Le décès d’un adolescent de 16 ans, issu de la communauté tchétchène, a provoqué des violences à Dijon, le week-end dernier. Ainsi, des affrontements communautaires ont retenti au quartier des Grésilles, opposant des dizaines de Tchétchènes à des ressortissants d’origine maghrébine, que les premiers tiennent responsables de la mort du jeune garçon.
Le procureur de la république à Dijon, Eric Mathais, dénonce d’emblée «une dérive communautaire sur fond de racisme». «Ce sont apparemment des membres de la communauté tchétchène qui ont appelé sur les réseaux sociaux à partir de vendredi à venger des violences commises sur un jeune par des personnes issues de la communauté maghrébine», souligne-t-il, cité par France Bleu. «Trois soirs de suite, on a donc jusqu’à 140 personnes qui viennent à Dijon dans ce cadre-là».
Selon la même source, un homme a été hospitalisé dans un état grave, après un accident lié à ces violences. L’individu était au volant d’une voiture, roulée en tonneau et filmée en direct sur les réseaux sociaux. «On voyait sur les caméras ces 140 personnes de la communauté tchétchène rassemblées sur la place du marché aux Grésilles. Et il y a un véhicule qui est venu à proximité, qui a d’ailleurs à un moment donné esquissé un mouvement pour foncer dans la foule, ensuite il y a eu cet accident», décrit le procureur, en évoquant une «dérive communautariste» et «des événements graves».
En revanche, les interventions de la police n’ont pas encore abouti à des arrestations. «Dans un cas comme ça, la priorité est avant tout la sécurisation : éviter que le pire ne se produise», déclare le procureur. «Et puis dans un second temps, dès le vendredi soir, le parquet de Dijon a décidé de co-saisir la direction interrégionale de la police judiciaire et la sûreté urbaine de Dijon pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, de voir quelles étaient les infractions commises – violences graves, violences avec armes, dégradation –, et puis d’identifier, d’interpeller et de poursuivre les auteurs», affirme-t-il.
Cité par le média français, le maire François Rebsamen (PS) a indiqué que des renforts de police seront dépêchés, ce lundi soir à Dijon. Il s’agit notamment de CRS «afin de sécuriser et rassurer», de membres de la brigade anticriminalité, déjà arrivés dimanche, en plus d’une centaine de militaires.