La mise en place du futur Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) à Addis-Abeba ne semble pas faire l’unanimité parmi les membres de l’Union africaine (UA).
Ainsi, selon le média sud-africain Daily Maverick, l’Afrique du Sud aurait été «invitée à utiliser son influence» afin d’«empêcher» la Commission de l'Union africaine de poursuivre ses plans visant à permettre à la Chine de construire cette nouvelle installation dans la capitale éthiopienne.
Ce projet, qui devrait coûter 80 milliards de dollars n’aurait pas encore l’approbation officielle des États membres de l’UA, poursuit le média qui rapporte que certains pays «se sont dits préoccupés par le fait que la commission a court-circuité les processus d'approbation appropriés dans la précipitation pour faire construire le siège».
«En tant qu'États membres, nous n'avons aucune information sur ce projet», dénonce un diplomate africain auprès du journal. Et de préciser que «certains pays estiment que le Maroc, qui souhaite également accueillir le centre, est mieux équipé techniquement pour le soutenir que l'Éthiopie».
L’Africa CDC serait au cœur d’une course diplomatique entre la Chine et les Etats-Unis. «Washington croit apparemment que la construction du bâtiment permettra à la Chine d'installer des équipements pour espionner le CDC africain, y compris la collecte de données génomiques sur les patients africains qui pourraient être précieuses pour la Chine dans le développement de futurs médicaments», ajoute le média.
Un point positif pour Rabat, puisque «les responsables américains disent que Washington soutient la proposition du Maroc d'accueillir le centre, mais ne l’a pas confirmée officiellement», poursuit-on. Et d’assurer que les responsables américains considèrent aussi le Maroc comme «mieux placé techniquement pour accueillir une agence aussi sophistiquée».
Toutefois, «les mauvaises relations de l'Afrique du Sud avec le Maroc» pourraient influer sur l'opposition de Pretoria envers l'Éthiopie comme pays hôte», nuance le média.
Début février, et «sans informer les Etats membres», la Commission de l’UA annonçait que «la première pierre a été posée» pour le nouveau siège de l’Africa CDC à Addis-Abeba. Le même mois, le Maroc avait pris part à une réunion ministérielle d’urgence sur l’épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19).