Amnesty international a dénoncé, dans un communiqué publié ce mardi, les milliers d’arrestations opérées au Maroc sous l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis le 20 mars. L’ONG avance le chiffre de 91 623 interpellations dont «558 personnes sont toujours détenues uniquement pour avoir violé l’état d’urgence selon un communiqué officiel datant du 22 mai».
Amnesty pointe les arrestations, effectuées entre avril et mai, d’activistes des droits de l'Homme et de journalistes animateurs de pages sur les réseaux sociaux interpellés également dans le cadre des dispositions de l’état d’urgence sanitaire. Elle cite ainsi les cas de Mohamed Bouzrou, Lahcen Lemrabti et Mohamed Chejii, administrateurs de la page Facebook Fazaz24 qui compte 29 000 adhérents, poursuivis pour diffusion de fausses informations et celui d’Omar Naji, membres de l’AMDH Nador, arrêté lui aussi pour les mêmes chefs d’accusation. L'ONG invite aussi les autorités marocaines à libérer tous les militants emprisonnés.
La position d'Amnesty rejoint celle exprimée fin avril par Michelle Bachelet, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme. Dans un communiqué, l’ancienne présidente du Chili s’est dite «préoccupée» par les centaines de milliers de détentions annoncées dans certains Etats, dont le Maroc, sous couvert de lutter contre la propagation de la Covid-19.
Dans son communiqué, l’ONG a évité d'aborder l'affaire du journaliste Soulaiman Raissouni.