Nouvelles protestations dans les camps de Tindouf. Ce lundi 8 juin des dizaines de Sahraouis ont manifesté contre le verdict, prononcé la semaine dernière par le tribunal militaire, condamnant un septuagénaire à 7 ans de prison pour trafic de drogue. Des femmes et des jeunes demandent la libération de cet ancien membre des milices du Polisario qui s’est converti, après sa retraite, dans l’élevage de dromadaires.
«Parfois la réalité dépasse la fiction. Mohamed Sellahi était au mauvais endroit, au mauvais moment. Témoin d’une opération de trafic de drogue menée par des individus venus de la frontière avec le Mali, il a été ligoté et mis à bord du véhicule des trafiquants. Une patrouille des milices du Polisario intercepte alors le groupe mais la joie de Sellahi était de courte durée. Il a été placé en prison avec ses propres ravisseurs», nous confie une source au Sahara.
Les malheurs du septuagénaire ne se limitent pas à son arrestation pour une accusation grave. «Une nuit, les portes de la prison s’ouvrent par miracle et permettent aux trafiquants venus du Mali de s’enfuir. Sellahi refuse de profiter de l'aubaine pour fuir, arguant qu’il est innocent. Mais, mal lui en a pris, puisque le tribunal militaire l’a finalement condamné à sept ans de prison pour un crime qu’il n’a pas commis», ajoute la même source.
Face aux protestations de ce lundi, des membres du Polisario tentent de désamorcer la crise en faisant miroiter à la famille de Sellahi une possible «grâce» qui sera octroyée par Brahim Ghali.