Du nouveau dans l’arrestation de Soulaiman Raissouni. Un juge d’instruction a placé ce lundi 25 mai le rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum sous mandat de dépôt à la prison d’Ain Sebaa 1 (Oukacha). L'audience débutera le jeudi 11 juin 2020. Il est poursuivi pour deux chefs d'accusation : «attentat à la pudeur, avec violence et séquestration», conformément aux articles 485 et 436 du code pénal.
Alors que l'étau se resserre autour de Raissouni, son avocat a adopté une ligne de défense des plus étranges. Au lendemain de son interpellation, Me. Abdelmoula Al Marouri s’est dit scandalisé qu’ «un individu se targuant d’être homosexuel (c’est-à-dire du peuple de Loth), puisse déposer une plainte dans laquelle il prétend avoir subi un viol». Et de s’interroger «qui mérite l’arrestation ?» Une allusion à l’article du 489 du code pénal qui criminalise «les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe». L’homosexualité est punissable de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement et d’une amende de 120 à 1 200 dirhams.
Des propos homophobes qui sont d'ailleurs à l’origine d'une nouvelle plainte de la victime A.M contre l’avocat de Soulaiman Raissouni.
Me. Al Marouri est un membre du PJD et de l'association affiliée Forum Al Karama, défendant les droits humains. Très proche de Benkirane, il était également parmi les défenseurs d’un 3e mandat de l’ancien chef du gouvernement à la tête de la Lampe en 2017.