Après le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), c’est au tour du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières (RSF) de condamner dans un communiqué «le comportement inacceptable» du «caïd» du troisième arrondissement de Tiflet, contre une équipe de la chaîne amazighe.
Mardi 6 mai, ce représentant du ministère de l’Intérieur a empêché les reporters du média public de réaliser un reportage dans un marché de la ville. L’organisation internationale «proteste contre cette entrave au travail d'information des journalistes» et demande, «dans un souci d'exemplarité», que les fonctionnaires impliqués soient «identifiés et sanctionnés par la justice marocaine».
Et d’affirmer que «la crise sanitaire ne doit pas être une occasion pour s'en prendre directement aux journalistes qui tentent de faire leur travail», soulignant que «les policiers ont cherché à les intimider».
RSF relève qu’il s’agit du «premier incident de ce type» enregistré pendant l’état d’urgence sanitaire. Le Maroc est classé 133e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par Reporters sans frontières.
Il s’avère que le communiqué de RSF a passablement irrité la Direction générale de la sûreté nationale. La DGSN a tenu à préciser qu’aucun de ses fonctionnaires n’a interdit l’équipe de la chaîne amazighe de réaliser un reportage à Tiflet.
Dans son texte, le bureau Afrique du Nord de l’organisation a qualifié le «caïd» de Tiflet de «commandant de la police locale» et de ses collaborateurs «de policiers». Or les «caïds» et les «mokaddams» sont placés sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.