Un caïd de Tiflet a empêché par la force, mardi 5 mai, une équipe de la chaîne amazighe, pourtant publique, de réaliser un reportage sur un marché. Une vidéo montre en effet l’agent d’autorité saisir la caméra et ordonner violemment à la journaliste et au cameraman de quitter rapidement les lieux.
Dans un rapport soumis au Syndicat nationale de la presse marocaine, les deux fonctionnaires de la SNRT (Société nationale de radio et télévision) affirment avoir «subi une agression brutale avec des coups et des insultes de la part du chef de cercle du troisième arrondissement de la ville de Tiflet».
Ils déclarent que le «caïd» en question «n’a pas hésité à insulter et injurié la journaliste (…) et l’a giflée à deux reprises. Le caïd et ses collaborateurs ont essayé de briser la caméra, provoquant une blessure du cameraman au niveau de sa main». Le représentant du ministère de l’Intérieur a «prétendu que c’est lui qui donne les autorisations de filmer», lit-on dans le rapport présenté cet après-midi au SNPM.
En principe les équipes des chaînes publiques ne sont soumises à aucune restriction dans l’exercice de leurs fonctions de jour comme de nuit durant l'état d'urgence sanitaire. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftite, les a d’ailleurs intégrés dans la liste des professionnels autorisés à se déplacer la nuit pendant le Ramadan.