L’ONG Amnesty International a réagi ce mercredi à la condamnation, mardi 17 mars, du journaliste Omar Radi. Ce dernier a été reconnu coupable, par un tribunal de Casablanca, d’«outrage à un magistrat» et condamné à quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 500 dirhams.
«Omar Radi est un virulent détracteur de la répression qu’exercent les autorités marocaines contre les défenseurs des droits humains et il a braqué les projecteurs sur le traitement déplorable réservé aux journalistes et aux dissidents. En avril 2019, il a publié un tweet sur le procès inique d’un groupe de militants et il est aujourd’hui sanctionné pour ce tweet», dénonce Heba Morayef, directrice régionale du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, cité par le communiqué.
Pour elle, «cette sentence renforce le message des autorités : quiconque au Maroc se mobilise en faveur des droits humains sera puni».
Et d’ajouter que «même si le jugement rendu ce jour ne prévoit pas son incarcération, Omar Radi n’aurait jamais dû être poursuivi et encore moins condamné pour avoir exprimé des opinions pacifiques sur les réseaux sociaux».
L’ONG internationale a demandé aux autorités marocaines d’«annuler immédiatement et sans condition ce jugement et de libérer toutes les personnes poursuivies et condamnées uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression».
Omar Radi a été arrêté le 26 décembre, puis remis en liberté provisoire pendant la tenue de son procès. Amnesty rappelle que «depuis novembre 2019, les autorités marocaines ont arrêté au moins neuf militants, leur infligeant interrogatoires, poursuites et peines de prison pour offense ou outrage au roi, à la monarchie ou aux fonctionnaires ou aux institutions publiques».