Le Global Entrepreneurship Monitor, projet de recherche basé à Londres, a sorti la semaine dernière son enquête annuelle sur l’entreprenariat. Un rapport qui comprend des enquêtes représentatives auprès de la population adulte ainsi que des enquêtes auprès d'experts en entrepreneuriat d’une cinquantaine d’économies mondiales, dont le Maroc.
Le royaume est ainsi évoqué dans plusieurs parties du rapport annuel, dont une partie lui est dédiée. Ainsi, les rédacteurs du document reconnaissent que «le Maroc a fait de l'intégration de l'économie informelle une priorité et a introduit un statut d’auto-entrepreneur pour y parvenir».
Pour le GEM, l'écosystème entrepreneurial au Maroc «s'améliore». «La mise en place de mesures ciblées comme Innov Invest et du statut d’auto-entrepreneur a contribué à cette amélioration», salue-t-il. Et de rappeler que «l'intégration de l'économie informelle est une priorité nationale, représentant un projet phare du Plan d'accélération industrielle, qui vise à encourager les acteurs du secteur informel à rejoindre l'écosystème entrepreneurial».
«Le Maroc affiche une attitude positive vis-à-vis de l'entreprenariat, mais il existe une disparité marquée entre les entrepreneurs naissants et actifs. Le niveau relativement faible d'activité entrepreneuriale chez les jeunes est préoccupant dans un contexte du niveau élevé de sous-emploi dans ce groupe d'âge.»
Perceptions des Marocains et notations des experts
Le document expose les résultats de son sondage mené au Maroc en collaboration avec le Laboratoire de recherche en entrepreneuriat de la Faculté de droit, des sciences économiques et sociales de l'université Hassan II Casablanca.
Ainsi, 51,2% des répondants marocains affirment connaître quelqu'un qui a démarré une nouvelle entreprise, 57,7% reconnaissent de «bonnes opportunités de création d'entreprise» dans leur région. De plus, 27% d’entre eux estiment que la création d’une entreprise est facile et 62,4% disent posséder personnellement les compétences et les connaissances pour devenir entrepreneur. Toujours pour le cas du Maroc, 42,5% expriment leur peur de l'échec dans la création d’une entreprise, tandis que 41,9% ont exprimé des «intentions entrepreneuriales».
Quant aux notes d'experts sur les conditions du cadre entrepreneurial marocain, ils donnent ainsi 6,42 points (37e place sur 54) pour les infrastructures, 3,26 points (52e sur 54) pour les fardeaux du marché intérieur ou la réglementation d'entrée, et enfin 4,82 points (37e sur 54) pour la dynamique du marché intérieur.
Les experts du GEM donnent aussi une note de 4,78 points (34e sur 54) pour les infrastructures commerciales et juridiques, 4,13 points (43e sur 54) pour la formation entrepreneuriale postscolaire, 2,32 points (45e sur 54) pour la formation entrepreneuriale scolaire et seulement 2,93 points (48e sur 54) pour la recherche et développement.
Globalement, les programmes gouvernementaux marocains sont moyennement notés. Ainsi, ceux de l’entreprenariat récoltent 3,75 points (39e sur 54), les impôts et bureaucratie 3,84 points (30e sur 54) et les politiques de soutien 3,71 points sur (37e sur 54).
Le document relaye aussi son indice de contexte national de l'entrepreneuriat (NECI), qui classe le Maroc à la 45e place sur 54 pays. Il est devancé, au niveau de la région MENA, par le Qatar (3e), les Emirats arabes unis (5e), la Jordanie (11e), l’Arabie saoudite (17e), Oman (29e) et l’Egypte (32e). Il devance toutefois Madagascar et l’Afrique du Sud au niveau africain.