Première victoire pour les victimes du pédophile de Lissasfa. La Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca a rendu mardi son verdict, condamnant le mis en cause, A.E.J., un cinquantenaire travaillant dans la maçonnerie, à 20 ans de prison ferme. Il était accusé d’agression sexuelle et de détournement de mineur, après avoir fait plus de 14 victimes, identifiées par l’Association des jeunes nationaux pour la solidarité.
«Suite à des interventions de parties extérieures, dont la famille de l’accusé, le dossier allait être perdu. Ces parties ont en effet tenté de faire pression sur les parents des filles pour qu'elles retirent leurs plaintes ou qu'elles ne se présentent pas aux audiences», nous déclare ce mercredi Maître Abdelfatah Dakkar, avocat de la défense.
«Plusieurs victimes ont coopéré avec nous et nous sommes parvenus à la condamnation du pédophile qui a écopé de 20 ans de prison. C’est la peine maximale pour des peines de ce genre.»
L’avocat fait aussi savoir que la Chambre a condamné le pédophile à «un dédommagement pour les victimes», qui sera révélé une fois le jugement sorti. «L’accusé a le droit de faire appel, mais nous sommes prêts pour cette étape, pour que soit maintenu le même jugement», ajoute notre interlocuteur.
Ce jugement intervient alors que certaines victimes ont retiré leurs plaintes contre le mis en cause. «Finalement, le retrait des plaintes de certaines victimes n’a pas eu d’impact, puisque le tribunal a écouté les autres victimes, rendant ainsi un jugement en notre faveur», se félicite l’avocat qui s’est saisi bénévolement de cette affaire, suite à une annonce de l'association Jood. L'affaire a éclaté dans le quartier de Lissasfa à Casablanca en octobre dernier. L’homme, planqué dans la partie abandonnée d’un établissement scolaire du quartier, aurait sévi depuis au moins trois ans, faisant une dizaine de victimes.