Dans l’évolution de l’affaire impliquant un Koweïtien de 24 ans dans des faits de pédophilie à Marrakech, la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) de la ville a saisi le président du ministère public. S’étant portée partie civile, l’ONG appelle à mettre en œuvre la loi relative à la lutte contre la traite des êtres humains dans le cadre de ce dossier.
En effet, les chefs d’accusation retenus à l’encontre du prévenu n’incluent pas ce motif, ce qui nécessitera une requalification des faits. Pour le moment, il est visé par de poursuites pour «viol avec violence sur mineure», conformément au Code pénal. Mais la demande de l’AMDH est motivée par le fait que cette affaire pourrait révéler l’existence d’un réseau de prostitution exploitant des mineures.
Si cette hypothèse est confirmée, cela «impliquerait la possibilité que d’autres crimes similaires aient été commis dans les mêmes circonstances», parallèlement à «des chantages et pressions» auprès des concernées. D’ailleurs, l’ONG explique que ces doutes sont renforcés par le versement d’une importante somme d’argent aux parents de l’adolescente, de la part du Koweïtien qui a obtenu peu de temps après un retrait de plainte.
Quelques heures après sa mise en liberté provisoire, le ressortissant koweïtien a réussi à regagner son pays, puisque son interdiction de sortie du territoire, initialement annoncée, n’a pas pris effet. Pour sa part, l’AMDH à Marrakech a tenu responsable l’ambassade du Koweït d’avoir permis des facilités pour ce départ. Vendredi dernier, la représentation diplomatique a rejeté cette version, mais tout en affirmant être intervenue auprès de la justice au sujet du suspect.
Au sujet de cette même affaire, l’ONG a transmis plusieurs correspondances, à l’attention du ministère public, de la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), ainsi que des ministres de la Justice et d’Etat chargé des droits de l’Homme, dans le but de «donner la primauté à l’intérêt supérieur de l’enfant».