Un Marocain de 27 ans a été condamné à trente ans de prison pour le meurtre de sa compagne, morte sous ses coups à l’âge de 20 ans, en 2016, indique Le Monde. Le procès s’est tenu du 5 au 7 février devant la cour d’assises du Gard.
Les faits ont eu lieu dans la nuit du 19 au 20 novembre 2016. Agé de 23 ans à l’époque, Abdessadek Boumajane a tué Ninon Kesmedjian, 20 ans, d’une multitude de coups d’un tuyau d’aspirateur et d’un manche à balai portés sur le crâne, le dos, les bras et les jambes.
Le jeune homme, originaire du Rif, était désespéré à l’idée que la jeune femme le quitte et hanté par la peur d’être trompé. Après lui avoir asséné plusieurs coups, il avait appelé les pompiers et quitté l’immeuble, avant de disparaître dans les rues du centre-ville de Nîmes à 4 heures du matin. Il avait été interpellé quelques heures plus tard.
Les enquêteurs ont état de cinquante-neuf zones ensanglantées dans toutes les pièces de l’appartement. Six zones de lutte ou de violences ont aussi été identifiées. «Pas une seule partie du crâne [de la jeune femme] n’est intacte», a rapporté le médecin légiste lors du procès. Le dos de Ninon est par ailleurs couvert d’ecchymoses, comme ses bras et ses jambes.
A la barre, le psychiatre a décrit l’«immaturité psychoaffective» d’Abdessadek Boumajane, la «béquille» essentielle que représentait Ninon Kesmedjian dans le déséquilibre de son parcours. Son avocat, Me Guillaume Fort, a fait état de sa tentative de suicide par pendaison à l’âge de 7 ans, lorsqu’il apprend le grave accident de la route dont son père est victime. La mort de son cousin, dans ses bras, lors de vacances au Maroc, peu de temps avant la gifle infligée à Ninon en 2014. «Il a voulu faire mal autant qu’il avait mal, plaide la défense. Mais jamais Abdessadek Boumajane n’a eu l’intention de tuer Ninon Kesmedjian.»