Après de longs mois de déni, une prise de conscience et l’appui de son entourage, une journaliste française travaillant au Maroc a porté plainte pour viol, jeudi à Casablanca. En effet, elle accuse Ali Bedar, «digital strategist» (consultant en stratégie digitale) pour le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI). Annoncés plus tôt dans la journée par Le360, les faits ont été confirmés à Yabiladi par un proche de la victime présumée.
Selon notre source, cette plainte a en effet été enregistrée hier, mais les faits remontent à septembre 2019. «Au début, nous avons essayé de ne rien rendre public sur cette affaire, car la concernée n’avait pas encore choisi d’en parler et elle hésitait encore à saisir la police», explique-t-elle.
La source affirme avoir été mise au courant par la journaliste il y a tout juste un mois. Depuis, avec d’autres amis, ils lui ont conseillé de «dénoncer son violeur». Lorsque Ali Bedar et la concernée se sont retrouvés à son domicile à lui, il aurait «complètement changé de comportement en devenant extrêmement agressif et en la violant malgré ses résistances», selon notre source.
Un dossier médical attesterait du viol
L’état de la journaliste a nécessité son transport urgent à la clinique, ainsi qu’une intervention chirurgicale. Depuis, les échanges avec la jeune femme auraient cessé, à part «les messages du concerné qui la culpabilisait en lui disant que c’était à cause d’elle que tout cela est arrivé». Sous le choc pendant des mois, c’est vers la fin 2019 que la journaliste a commencé à sortir de son silence.
Contacté par Yabiladi, Youssef Aït Akdim, chargé de mission auprès du président du RNI, dit n’avoir «aucun commentaire à faire sur le sujet». Pour sa part, Ali Bedar a réagi ce vendredi aux révélations via sa page Facebook.
«Je demande aux journalistes et aux gens qui ont reçu des éléments erronés de prendre le temps de les vérifier et d’écouter l’autre partie au lieu de sortir des rumeurs qui alimente un buzz visant à porter atteinte à ma réputation», a-t-il écrit. Mais contacté par nos soins, il n’a pas répondu à nos sollicitations téléphoniques.