Les rêves peuvent devenir réalité et l'histoire de Zouhair Laaz, originaire de Boulmane, en est la preuve. Mais l’ambition de Zouhair s'est heurtée à bien des difficultées. Âgé aujourd’hui de 21 ans, il voulait voler tel un oiseau et tenait tellement à ce rêve qu'il a fini par passer à l'exécution de ses plans, avec les petits moyens qu'il avait il y a cinq ans.
«Depuis mon enfance, j’aime la nature. Je faisais du camping tout le temps avec mes amis. C'est pourquoi j’ai choisi la géographie comme domaine de spécialité à l'université», nous confie-t-il.
En 2015, le jeune homme a décidé de réaliser son rêve d'enfant. Aussi fou que cela puisse paraître, il envisage de construire un parapente, soit un aéronef dérivé du parachute permettant la pratique du vol libre ou du paramoteur.
Un parapente fait maison
Il a également décidé de s'appuyer sur ce qu'il avait en main pour piloter son parapente fait maison. Déterminé, il utilise alors des produits recyclables et Internet pour apprendre à réaliser son projet. «Je suis parti de zéro, faisant des recherches et des calculs après avoir regardé beaucoup de vidéos et de tutoriels», se souvient-il.
Les premières étapes de son parcours ont nécessité beaucoup de travail, de dévouement et de motivation. «J'ai rassemblé tout ce que je savais et dont j'avais besoin pour construire le parapente : vieux parapluies, bâches et tentes de camping endommagées», explique le jeune homme.
«À l'université, je collectionnais des parapluies que les étudiants jetaient. Mes amis se moquaient de moi mais je savais ce que je faisais et plus précisément ce que je voulais : un parapente pour voler.»
Pour construire son appareil volant, Zouhair avait également besoin de fils et de cordes qu'il s'est tressé pour sécuriser son corps pendant le vol. «Je rentrais chez moi, je collectionnais tout ce que j'avais collecté et je commençais à coudre. En passant, ma mère me demandait ce que je faisais (…) Et à chaque fois je lui disais que j'étais en train de constuire une tente pour mes activités de camping», ironise le jeune homme. Ainsi, il lui a fallu deux ans pour terminer cette «activité parascolaire».
Voler pour la première fois
Toutefois, piloter le parapente était encore plus difficile que de le construire, selon le jeune étudiant. En fait, Zouhair Laaz a passé l'été 2017 à tenter de voler ne serait-ce que quelques centimètres à l’aide de son parapente. «Ce fut un chapitre marqué par des essais et des erreurs», se rappelle-t-il. «C'était très difficile parce que je n'étais qu'un amateur qui venait de construire un appareil qu'il ne savait pas vraiment utiliser. C'était aussi très compliqué car lors des tests, je ne savais pas dire ce qui n'allait pas : c'était ma technique ou le parapente lui-même», ajoute notre interlocuteur.
Déçu par les résultats, il décide, pour la première fois en deux ans, de demander de l'aide. Zouhair a ainsi posté un message à un groupe Facebook de parachutistes professionnels. «La plupart d'entre eux ne comprenaient pas ce que je faisais et cela leur semblait étrange», confie-t-il.
Après une série de tentatives infructueuses, Zouhair réussit enfin à piloter son parapente fait maison. «La plus longue période pendant laquelle je suis resté dans le ciel avec l'appareil a été de dix minutes. C'était une réussite», déclare-t-il fièrement.
«C'était une sensation incroyable. C'était la première fois que mes pieds étaient soulevés du sol avec quelque chose que j'avais créé.»
Ce n’est que peu de temps après que le jeune se rend enfin compte qu'il avait construit un appareil plus proche du parachute que du parapente. «Lorsque j'ai posté la vidéo sur Internet, j'ai été contacté par des professionnels qui m'ont demandé d'arrêter d'utiliser mon "parapente" et m'en ont offert un vrai», a-t-il déclaré.
Mais ce n'était pas pour autant la fin de l'histoire pour Zouhair Laaz, qui est devenu un amoureux et un grand fan de ce sport. Dans sa ville natale, le jeune homme dirige désormais un club qu'il a créé pour pratiquer ce sport aérien et enseigner et former ses pairs. Son projet lui a aussi permis de suivre une formation professionnelle à Sidi Ifni, où il a appris à piloter de vrais parapentes.