Marocains d’ici et là-bas, aime-t-on à les qualifier. Mais sont-ils également citoyens d’ici et là-bas ? La question se pose toujours au Maroc, en 2020, à tel point que le Parlement a récemment accueilli une journée d’étude sur le droit de vote et d’éligibilité des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Les partis politiques ont également redoublé d’activité en allant à la rencontre des MRE en Europe ou en Amérique du nord.
Peut-on espérer de nouvelles propositions de loi pour, enfin, accorder ce droit constitutionnel à nos compatriotes à l’étranger ? A moins que tout cela ne soit qu’un feu de paille à l’approche des élections législatives de 2021 ? Rappelons à cet effet, qu’en 2014, de nombreux partis avaient déposé des propositions de loi consacrant des sièges au Parlement dédiés aux MRE. Une agitation qui avait suscité de nombreux espoirs chez les associations et militants MRE défenseurs de ce droit de vote, puis, ensuite, une immense déception.
Face aux nombreux plaidoyers, pétitions et manifestes des MRE, certains officiels objectent que le droit de vote et d’éligibilité des MRE tel que garanti dans la constitution est d’ores et déjà opérationnel : il leur suffit de prendre l’avion et venir au Maroc pour voter ou se présenter comme n’importe quel citoyen marocain.
Une pirouette qui a du mal à passer chez les MRE qui ont longtemps réclamé ce droit, bien avant la réforme constitutionnelle de 2011. Ils exigent d’être représentés au Parlement comme en 1984 et pouvoir exercer leur droit citoyen depuis leur pays de résidence, à l’instar des autres diasporas (Portugal, France, Tunisie, Algérie...) qui ont entériné la représentativité au sein de leur parlements nationaux.
Pour en débattre, nous avons invité deux militants associatifs marocains à l’étranger et un professeur universitaire au Maroc expert de la question.
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