Ils sont portés disparus depuis le 29 octobre dernier du côté de Hellemmes (59), Hauts-de-France. Soumaya (5 ans), Hafsa (3 ans) et Abdallah (18 mois) sont les trois enfants de la famille Abdelli, franco-algéro-marocaine.
La semaine dernière, la page Facebook du numéro européen gratuit pour l’écoute et le soutien des familles d'enfants disparus, 116000 Enfants Disparus, leur a consacré une publication, qui n’a pas manqué de mettre le feu aux poudres, la disparition étant un cas d’enlèvement parental.
«Personnellement je ne sais pas où sont mes enfants. J’ai la boule au ventre et une crainte énormes pour eux», nous déclare ce dimanche Jed Abdelli, père de Soumaya, Hafsa et Abdallah. «On me fait croire qu’ils sont toujours en France, alors qu’en même temps, d’autres personnes me disent qu’ils seraient en Algérie», confie-t-il à Yabiladi, inquiet. Ce père de famille, marié à une Franco-algérienne, affirme même craindre ce scénario, la France et l’Algérie ne disposant pas d’accord permettant de récupérer ses enfants de ce cas.
C’est ainsi que l'office central pour la répression des violences aux personnes a lancé l’alerte après l’ouverture d’une enquête pour tenter de localiser la femme et les trois enfants, rapporte le média français Radio Capitole. «Des procédures sont ouvertes auprès de 9 commissariats de police différents en France, qui tentent de la contacter», complète le papa. Sa femme aurait, selon lui, contacté plusieurs commissariats et plusieurs personnes depuis son départ du domicile conjugal, avant de disparaitre.
Aucune nouvelle de la mère depuis le 14 novembre
D’ailleurs, l’annonce de disparition des trois enfants a fait l’objet d’une polémique sur les réseaux sociaux. En plus les internautes qui appellent à retirer cette annonce, d’autres ont avancé que le départ de la maman serait dû à des «violences conjugales». Des accusations que le père de famille réfute :
«J’étais contacté par un commissariat au nord de la France, le 12 novembre dernier. L’officier de police m’a donné rendez-vous car mon épouse a lancé une procédure à mon encontre, m’accusant de violences conjugales», nous explique-t-il. Pour lui, «c’est le seul moyen pour elle d’obtenir légalement la garde des enfants».
«Pendant 3h et demi, j’ai dû apporter des preuves, comme nos échanges, les certificats médicaux pendant qu’elle était en grossesse où aucune violence n’est signalée, des photos, des vidéos et même dû parler de notre intimité», ajoute-t-il.
«On m’a dit que ces procédures intentées par ma femme visent à lui permettre de gagner plus de temps afin de regagner l’Algérie avec mes enfants. Depuis le 14 novembre, plus aucun commissariat n’arrive à la joindre.»
L’enlèvement parental est reconnu en France. «Le parent auteur des faits peut se voir retirer l'autorité parentale», explique une note de la Direction française de l'information légale et administrative. «Depuis 2002, aucune loi ne permet de quitter le domicile conjugale avec des enfants hormis en la présence d’une décision judiciaire. Autrement dit, chacun des deux parents, s’il n’a pas saisi la juridiction compétente, peut décider de s’enfuir avec les enfants, mais même sans décision judiciaire, la jurisprudence est claire, il peut être qualifié d’enlèvement», complète Radio Capitole.