En Inde, le conseil des ministres a adopté, mercredi 4 décembre, un texte dont l’objectif est d’amender la loi sur la nationalité de 1955 (Citizenship Amendment Bill). Ce dernier, qui marque une rupture fondamentale avec le principe de laïcité inscrit dans la Constitution, sera soumis lundi 9 décembre au Parlement, indique Le Monde.
Le gouvernement indien propose de régulariser la situation des immigrés sans papiers qui ont fui le Pakistan, l’Afghanistan et le Bangladesh pour des raisons religieuses pour s’installer en Inde. Six communautés sont strictement énumérées : les hindous, les sikhs, les jaïnistes, les parsis, les chrétiens et les bouddhistes… mais pas les musulmans, qui sont les seuls à être exclus de ce dispositif.
Le texte prévoit que tous ces migrants pourront obtenir la nationalité indienne s’ils sont arrivés en Inde avant le 31 décembre 2014 et s’ils y résident depuis au moins cinq ans. Le Monde précise qu’aucun chiffre n’a été communiqué sur le nombre de personnes susceptibles d’être concernées par cet amendement, et que le sort réservé aux musulmans qui resteront sans papiers n’a pas été précisé. Mais si le texte est approuvé par le Parlement, la nationalité sera accordée sur des critères religieux et exclura une minorité – une triste grande première en Inde.
«Nous avons toujours soutenu que notre idée de la nation était celle de Gandhi et que la religion ne peut pas déterminer la nation. Notre pays est un pays pour tout le monde, quelle que soit sa religion», a défendu l’un des chefs de file du parti du Congrès national indien, Shashi Tharoor.