Le PSOE a remporté les législatives anticipées du dimanche 10 novembre. Les socialistes de Pedro Sanchez ont perdu quelques plumes par rapport au scrutin du 28 avril, passant de 124 à 120, selon les chiffres donnés par la porte-parole du gouvernement, Isabel Celaá.
Le Parti Populaire est la deuxième force politique. La droite classique a réalisé une belle performance, avec 88 sièges à la Chambre des représentants. Dans l’ensemble, c’est mieux que les 66 députés glanés il y a presque sept mois, mais encore largement inférieur aux 131 remportés en 2016 sous l’ère de Mariano Rajoy.
Les deux grands partis politiques du pays ibérique maintiennent, ainsi, leur leadership sur la scène politique. Un leadership désormais sérieusement menacé par la montée fulgurante de Vox avec ses 3,5 millions de voix.
Réelle menace pour les immigrés
La formation d’extrême droite est sans conteste la véritable gagnante de ces élections. Vox a plus que doublé sa présence à la Chambre des représentants, avec 52 sièges contre 24 en avril dernier. Un résultat qui confirme les sondages réalisés la semaine dernière.
Le parti de Santiago Abascal a nettement bénéficié des marches violentes organisées par des groupes indépendantistes catalans en réaction aux lourdes peines (entre 9 ans et 13 ans) prononcées, le lundi 14 octobre, par la cour suprême espagnole contre neuf dirigeants catalans pour «sédition, malversation de fonds publics et désobéissance».
L’exhumation du corps de Franco de son mausolée de la «Valée des martyrs», le 24 octobre à Madrid, a également contribué à cette spectaculaire progression de Vox.
Cette avancée de Vox n’augure rien de bon pour les immigrés installés en Espagne et particulièrement pour la forte communauté marocaine. Vox a en effet déjà annoncé la couleur lors de la campagne électorale en organisant, le lundi 4 novembre à Séville, un meeting devant un centre d’accueil pour les mineurs non-accompagnés dont la majorité est d’origine marocaine. Les élus du parti d’extrême droite devraient influencer la politique migratoire de Madrid vers un durcissement.
Par ailleurs, le discours anti Maroc de Vox sera désormais davantage audible à la Chambre des représentants, surtout si le bloc de gauche conduit par le PSOE échoue à former un gouvernement dit «progressiste». Santiago Abascal et les siens n’ont jamais caché leur hostilité envers Rabat, notamment sur les dossiers de Ceuta et Melilla et les aides consentis au royaume dans sa lutte contre l’immigration clandestine.