L’avocat des deux septuagénaires blessés dans l’attentat de la mosquée de Bayonne, Méhana Mouhou, demande à ce que le Parquet national antiterroriste se saisisse de l’enquête, alors que la piste terroriste n’est plus privilégiée, indique l’Agence France-Presse (AFP).
«C’est un acte terroriste, c’est la définition du code pénal. Je vais demander dès demain [jeudi] une audience avec le procureur général antiterroriste et, pour l’instant, on refuse de se constituer parties civiles pour ne pas participer à cette mascarade», a déclaré Me Méhana Mouhou, spécialisé dans la défense des victimes de terrorisme.
Et d’ajouter : «L’acte de terrorisme, c’est un acte portant atteinte ou tentant de porter atteinte à la vie, ce qui est le cas. Cette tentative d’assassinat porte gravement atteinte à l’ordre public. Le Parquet national antiterroriste doit se saisir rapidement parce que la qualification de la mise en examen est une ineptie judiciaire. Elle ne correspond absolument pas à la réalité des faits.»
L’avocat balaye également l’«altération partielle du discernement» relevée par un psychiatre chez Claude Sinké, tireur présumé de l’attaque. «Altération partielle du discernement : cette expertise, c’est un écran de fumée parce qu’on n’a pas voulu ouvrir pour acte de terrorisme alors qu’il a un discernement parfait», estime encore Me Mouhou.
«Il y a eu des actes préparatoires de repérage de la mosquée. Sa motivation est claire : tout le monde le dit dans son entourage qu’il est islamophobe et raciste, il a une bonbonne de gaz, il a des armes, il y a un ciblage. Donc, il avait une conscience parfaite de ce qu’il a fait», a également déclaré l’avocat.
Me Mouhou envisage par ailleurs d’adresser un courrier au président de la République pour qu’il reçoive les victimes et leurs familles.
Pour rappel, les jours des deux septuagénaires blessés ne sont plus en danger. L’un, âgé de 74 ans, a été touché lundi au cou, le second, âgé de 78 ans, a été atteint au thorax et au bras droit.