Deux semaines après l’invective d’un cadre du Rassemblement national (RN) à l’égard d’une mère de famille voilée lors d’une sortie scolaire, l’offensive contre le voile se poursuit. Le Sénat a adopté, mardi 29 octobre en première lecture par 163 voix contre 114, une proposition de loi Les Républicains visant à interdire le port de signes religieux ostensibles aux parents accompagnant des sorties scolaires, indique l’Agence France-Presse (AFP).
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a quant à lui réitéré son opposition à ce texte. Ce dernier vise à modifier le code de l’éducation pour étendre «aux personnes qui participent, y compris lors des sorties scolaires, aux activités liées à l’enseignement dans ou en dehors des établissements» l’interdiction des signes religieux ostensibles posée par la loi de 2004.
«La sortie scolaire est-elle un temps éducatif ? Oui. Celui qui accompagne une classe est donc un acteur de service public et ne peut pas porter de signes distinctifs», a soutenu le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains).
L’AFP précise que les débats, au départ sereins, ont quelque peu tourné à l’aigre au moment de l’intervention du sénateur non inscrit Jean-Louis Masson, qui a appelé à «prendre la problématique du communautarisme musulman dans sa globalité» en évoquant l’immigration. «On pleure sur la mère de famille, elle n’avait qu’à ne pas mettre son voile, elle n’aurait pas eu de problèmes !», a-t-il déclaré.
Ce genre d'élucubrations de la droite en direct du Sénat, sur le débat qui tourne essentiellement autour du voile des mamans qui accompagnent les sorties scolaires. Même au bar les reflexions sont plus poussées. pic.twitter.com/2Hr5es8sVC
— Louis Witter (@LouisWitter) 29 octobre 2019
Jean-Louis Masson s’était déjà fait remarquer en 2015, lors du vote sur le projet de loi sur le droit des étrangers, déclarant : «Je le dis très clairement : je suis hostile à l’immigration pour des raisons conjoncturelles et structurelles», ajoutant «l’immigration d’aujourd’hui, ce sont les terroristes de demain».