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Grand Angle

Comment les perturbations à El Guergarate impactent le marché intérieur de la Mauritanie

Les perturbations récentes au niveau du poste-frontière d'El Guergarate ont fini par impacter les marchés mauritaniens, notamment celui des fruits et légumes. Des sources médiatiques font ainsi état d’une flambée des prix des fruits et légumes, couplée à des appels à mettre fin à la «dépendance» vis-à-vis du Maroc.

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Des camions de transport à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie. / Ph. DR
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En Mauritanie, les marchés connaissent depuis quelques jours une flambée des prix des fruits et légumes, au moment où une vague de mécontentements est née sur les réseaux sociaux.

Ainsi, selon Al Quds Al Arabi, «l’application, par la douane marocaine, d’un nouveau tarif sur les voitures entrant au Maroc à partir du poste d’El Guergarate a perturbé l’approvisionnement des marchés mauritaniens en fruits et légumes marocains transportés tout au long de la journée par des dizaines de camions marocains». Les marchés mauritaniens étant, en effet, dépendant des importations marocaines. Le média basé à Londres affirme, citant des marchands, que ce sont des «marchands marocains qui protestent contre le nouveau tarif en fermant le poste-frontière depuis plusieurs jours».

Selon des informations en provenance du poste-frontière mauritano-marocain, «des dizaines de camions sont dans l’attente d’une résolution de ce problème». «Ils ont dû décharger leur cargaison en décomposition et doivent retourner au Maroc pour expédier de nouvelles quantités si le point de passage est ouvert» prochainement, poursuit-on.

L'information d'Al Quds est confirmée par le média mauritanien Al Akhbar ainsi que par El Hora. Ce dernier précise que le problème vient plutôt du «contrôle des camions en provenance de la Mauritanie, ce qui perturbe le poste-frontière». «Des tonnes de poissons à destination de l’Espagne depuis le Maroc sont devenues avariées, tout comme des fruits et légumes exportés du Maroc vers la Mauritanie», indique-t-on de même source.

Pour résoudre ce problème, une délégation du ministère marocain de l'Intérieur, dirigée par Khalid Zerouali, directeur de la migration et du contrôle des frontières, et Nasser Nazar, membre de l'Administration des douanes et des impôts indirects (ADII), chercherait par le biais d'une médiation à résoudre le problème du blocage des routes par des commerçants marocains en colère, note Al Quds Al Arabi.

Un appel à la fin de la «dépendance» vis-à-vis du Maroc

Les répercussions de ce blocage semblent aller au-delà de l'économie, car il impacte finalement les relations entre Marocains et Mauritaniens. En effet, depuis le début de cette crise d’approvisionnement en fruits et légumes, des voix mauritaniennes se sont soulevées pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une «dépendance du Maroc». Sous un hashtag appelant à «achever» l’indépendance de la Mauritanie vis-à-vis du Maroc, ses instigateurs appellent à développer l’agriculture en Mauritanie, de façon à parvenir à une autosuffisance.

Certains Mauritaniens partagent même, sur les réseaux sociaux, des informations sur des projets agricoles tout en appelant à leur soutien. 

La semaine dernière, des médias marocains et pro-Polisario ont rapporté que l’unique passage frontalier entre le Maroc et la Mauritanie, El Guerguerate, serait ponctuellement perturbé par les manifestations. Les mêmes sources imputaient pourtant la plus récente, ayant commencé il y a deux semaine, à des «contrebandiers pro-Polisario». «Ils manifestent contre les décisions prises par les douanes marocaines et mauritaniennes qui auraient, selon des médias proches du mouvement séparatiste, impacté leurs activités».

De son côté, l’Association des conditionneurs d’agrumes au Maroc (ASCAM), basée à Agadir, a lancé un appel aux autorités pour une «intervention rapide afin de trouver une solution à la situation» au niveau du poste-frontière.

A rappeler que les blocages que connaît régulièrement El Guerguerate ont fait l’objet d’une réunion, le 7 octobre dernier, entre le ministre mauritanien de l’Equipement des transports, Mohammadou Ahmadou, et l’ambassadeur du Maroc, Hamid Chabar. Une mobilisation qui est la conséquence directe de pressions européennes ayant abordé la question avec les officiels de Nouakchott.

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