Trois diplômés chômeurs ont mis le feu à leurs vêtements hier à Rabat. Brûlés au 2ème et au 3ème degré, Omar Akaoui 28 ans, Master en Chimie ; Zaydoun Abdowahab 27 ans Master en Droit et Mahmoud El Haouas 25 ans, Master en Droit pénal, ont été conduits à l’hopital Ibn Sina de Rabat avant d’être transférés à Ibnou Rochd de Casablanca, indique à Yabiladi Aziz Sbaâi, le responsable Relation presse du Groupe des cadres chômeurs.
Ayant pris d’assaut l’annexe du ministère de l’Education nationale, les diplômés chômeurs manifestaient pacifiquement depuis le 5 janvier. Ils y étaient pour crier leur ras-le-bol et plaider leur cause une «intégration directe» dans la fonction publique pour tous. D’après Aziz Sbaâi, tout a dégénéré lorsqu’il y a eu l’intervention musclée des forces de l’ordre». «Des personnes sont venus à notre secours avec de la nourriture et des médicaments, les autorités les en ont empêchés. C’est à ce moment que nous avons décidé d’allumer le feu. Tous nous voulions le faire», a-t-il déclaré.
Pour quel résultat ?
Dans son discours électoral, M Abdelilah Benkirane, a bien souligné qu’il est impossible d’insérer le nombre important des diplômés chômeurs dans le secteur public, rapportait Aufait. Pour le premier ministre, seuls la compétence des diplômés et un réel besoin de la part des entreprises qui devraient garantir l’emploi pour ces jeunes. Il proposait à cet effet des formations et des bourses pour faciliter leur intégration dans le marché du travail.
Si les objectifs du gouvernement restent inchangés, l’on se demande quel sera le sort de tous ces jeunes.
Désastre, paradoxe, ….
Selon la présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme, Khadija Ryadi, cette situation est «un désastre». Elle dénonce la «mauvaise gouvernance», la corruption et l’injustice. Car dit-elle, au bout de plusieurs jours de manifestations, les jeunes reçoivent des promesses dont ils ne voient pas la réalisation. «Certains reçoivent parfois des prérequis signés, mais sans aucune suite. Nous appelons les autorités étatiques à honorer leurs promesses. Il faudrait que les accords aboutissent», explique Mme Ryadi à Yabiladi.
Par ailleurs, «ce n’est pas la première fois et ce ne sera peut-être pas la dernière», soutient Mme Ryadi. «C’est paradoxal parce qu’on parle d’un nouveau Maroc…, mais les choses ne font qu'empirer. Et le fait est qu’il n’y a pas que les chômeurs qui sont marginalisés», s’indigne-t-elle.
L’AMDH prévoit de «faire pression sur les autorités publiques afin que justice soit faite pour ces jeunes». Car ils n’ont pas pu bénéficier des 4 000 postes, alors qu’ils multiplient les manifestations depuis longtemps. «Ce sont plutôt ceux qui ont des relations avec les partis politiques qui en ont profité. C’est injuste», clame la présidente.