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Grand Angle

L’AMDH a déposé une plainte devant la Cour de cassation pour «torture des détenus du Hirak»

La plainte de l’AMDH déposée aujourd'hui devant la cour de cassation risque de mettre au grand jour les couacs entre institutions officielles de l’Etat sur la question sensible des allégations de torture subie par les détenus rifains.

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C’est désormais officiel. L’AMDH a présenté ce lundi 7 octobre devant le procureur général près de la cour de cassation une plainte au sujet des allégations de torture des détenus du Hirak du Rif.

Ce recours à la justice a été examiné et ensuite largement appuyé, le vendredi 4 octobre, par les représentants d’une trentaine d’instances à l’occasion de l’assemblée constituante de la «Coalition démocratique pour la libération des détenus politiques et la levée du blocus du Rif».

L’AMDH est en effet habilité à saisir la justice, son titre d’association d’utilité publique lui accordant ce droit. Un éventuel examen de la plainte par les juges de la Cour de cassation risquerait d’exhumer un conflit vieux de plus de deux ans, entre deux institutions officielles de l’Etat :  le CNDH et la DGSN.

CNDH VS DGSN

Pour mémoire en juillet 2017, des extraits d’un rapport, ayant fuité dans la presse, et commandé par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) à deux médecins légistes accusait la Direction général de la sureté nationale d’avoir torturé des activistes du Hirak du Rif incarcérés alors à la prison d’Aïn Sebaâ à Casablanca, dont Nasser Zefzafi.

Ces accusations avaient suscité l’ire des services d’Abdellatif Hammouchi qui ont riposté en remettant en doute l’authenticité du rapport et «rejeté catégoriquement ces dangereuses allégations portées à l’encontre des services et fonctionnaires» de la DGSN.

Pour sa part Nasser Zefzafi avait mis au défi la nouvelle présidente du CNDH de publier ledit rapport commandé par son prédécesseur, Driss Yazami. Depuis mai dernier, Amina Bouayach ne lui a toujours pas répondu.

Un troisième intervenant se fait discrêt sur ce dossier sensible. En juillet 2017, le ministre de la justice avait adressé les conclusions du travail effectué par les deux médecins légistes aux procureurs du roi près des cours d’appel de Casablanca et Al Hoceima. Aux moments des faits, le parquet général était encore sous l’autorité du ministère de la justice. Depuis, plus aucune nouvelle n’a filtré sur ce dossier.

Avec la plainte déposée devant le procureur général près la Cour de cassation, l’AMDH entend réouvrir le dossier et briser le silence officiel sur les allégations de torture des détenus du Hirak du Rif. 

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