Des activistes britanniques d’extrême droite exploitent les préoccupations relatives à la sécurité des femmes et des enfants pour cibler les musulmans et les minorités ethniques.
C’est ce qui ressort d’un rapport officiel de la Commission pour la lutte contre l’extrémisme, qui indique que certains groupes «déforment délibérément la vérité pour persuader leur auditoire d’adopter des attitudes discriminatoires et haineuses», selon The Independent, qui a pu consulter le document.
Dans le cadre de ses recherches sur toutes les formes d’extrémisme en Grande-Bretagne, la Commission a examiné une série de manifestations déclenchées après qu’une femme eut affirmé avoir été violée par un groupe de migrants originaires du Moyen-Orient à Sunderland.
Selon le rapport, des figures de proue de l’extrême droite britannique telles que Tommy Robinson, Jayda Fransen et l’ancienne candidate à la direction du UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni), Anne Marie Waters, ont profité de rassemblements en 2016 et en 2017 pour «diffuser des programmes anti-minorités et antimusulmans».
«Les manifestants ont déclaré qu’ils avaient pour objectif d’améliorer la sécurité des femmes et des enfants à l’échelle locale», indique le rapport. «Cependant, leurs discours ont ciblé les minorités ethniques, malgré le fait que près de 85% des personnes reconnues coupables d’infractions sexuelles en 2018 dans le secteur de la police de Northumbria soient blanches», ajoute la même source.
Or, «de nombreux manifestants n’étaient pas motivés par la haine ; ils étaient inquiets pour leur sécurité et celle des membres de la communauté. Les membres d’extrême droite ont exploité ces griefs locaux (…) La croyance commune de ces personnalités et de ces groupes était leur antipathie envers les minorités, les immigrés et en particulier les musulmans».