Le gouvernement américain envisage de collecter l’ADN de tous les migrants détenus aux Etats-Unis après y être entrés illégalement, ont indiqué mercredi 2 octobre des responsables de l’administration Trump, relayés par l’Agence France-Presse (AFP).
Le département de la Sécurité intérieure (DHS) travaille en effet à l’élaboration d’un programme permettant de recueillir les informations génétiques de ces migrants et de les enregistrer dans une base de données du FBI. Nommée CODIS, cette dernière répertorie plusieurs millions de profils de personnes arrêtées ou reconnues coupables de délits ou de crimes.
«Cela permettra d’améliorer notre capacité à identifier une personne étant entrée illégalement dans le pays», a déclaré l’un des responsables sous couvert d’anonymat. «Cela aidera également d’autres organismes.» Aucune date de mise en œuvre n’a cependant été arrêtée.
La collecte et le stockage des données ADN de personnes détenues, mais non condamnées, a suscité la colère des associations de lutte pour les droits civiques. «Le but de la collecte d’ADN passe de l’enquête criminelle au contrôle de la population, ce qui est contraire aux notions basiques de liberté et d’autonomie», a réagi dans un communiqué la puissante American Civil Liberties Union (ACLU), fondée en 1920.
Selon les responsables américains, le recueil d’échantillons d’ADN est en réalité requis par des réglementations du ministère de la Justice de 2006 et 2010 portant sur les personnes arrêtées et condamnées, précise l’AFP, lesquelles n’ont toutefois jamais été mises en œuvre.
Plus tôt cette année, les garde-frontières ont commencé à procéder à des tests ADN moins poussés («rapid DNA») sur les migrants ayant franchi la frontière avec leur famille, le but étant de vérifier la véracité des liens de parenté revendiqués par eux.
Le programme envisagé permettra toutefois de récupérer des informations beaucoup plus complètes et de les conserver.