La boucle est bouclée, Abbas El Fassi quitte son poste de Premier ministre sur le même son de cloche. En achevant les quatre ans de son mandat, le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, n’a pas su redorer son blason auprès des Marocains. En effet, il a récemment semé la panique au sein de l’Istiqlal pour avoir soutenu au poste de ministre, la candidature de certains membres du parti au détriment d’autres.
Mohamed El Ansari, militant et membre du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal ne nie pas cet acte d’Abbas El Fassi et affirme qu’«El Fassi a mal géré cette période de transition. Je parle de la formation du gouvernement Benkirane, en tant que membre de la coalition de la majorité. Au niveau du parti, il a semé la panique en refusant de communiquer avec les militants du parti. Il a relégué au second plan les intérêts de l’Istiqlal».
El Fassi communique peu
Concernant l’éventualité de tenir une session extraordinaire du Conseil national du parti de l'Istiqlal El Ansari assure que «rien n’est décidé. Les gens qui avancent cette éventualité doivent savoir qu’une fois réunis, les militants de l’Istiqlal peuvent prendre une telle décision. Le parti ne se réduit pas à deux ou trois membres». El Ansari avoue que les sorties médiatiques ne sont pas le point fort de Abass El Fassi « au cours de son mandat, El Fassi n'était pas très communicatif mais cela n’empêche pas le fait que son gouvernement a réalisé un bilan positif». Le politologue Mohamed Darif partage cette idée : «le bilan n’est pas aussi négatif. Il faut que l’on soit plus objectifs, l’ancienne Constitution ne donnait pas assez de pouvoir au Premier ministre, les attributions des portefeuilles ont été effectuées par le Roi. Donc il était difficile de parler d’homogénéité au sein du gouvernement. C’était plutôt un gouvernement d’exécution. El Fassi n’a pas manqué de rappeler lors de sa nomination qu’il exécuterait les instructions du Roi».
«Au Maroc on a toujours gardé une reserve vis-à-vis des médias»
Selon Darif, le Roi a insisté sur ce point lors de l’ouverture du mandat législatif le 14 octobre dernier : «le Roi a déclaré, clairement, qu’il fallait rompre avec l’exécution. Il a demandé aux partis au gouvernement de travailler à partir d’un programme». Mohamed Darif pense que l'on a «trop pointé du doigt l’état de santé d’El Fassi et son âge. El Youssfi était plus âgé. L’âge n’est certes pas un problème». Et d’ajouter qu' «il n’était pas trop communicatif, et parfois il vaut mieux observer le silence que de dire n’importe quoi. Trop communiquer porte atteinte à l’image du chef de gouvernement. Il est légitime pour les journalistes d’obtenir des informations mais il faut savoir gérer les résultats de ces déclarations. D’ailleurs les premiers ministres au Maroc ont toujours gardé une réserve vis-à-vis des médias». ainsi, selon Mohamed Darif, la communication demeure une arme a double tranchant pour les politiques.