Dans un communiqué publié jeudi, l'ONG Amnesty International, basée à Londres, a exhorté les autorités marocaines à enquêter «de manière impartiale et efficace» sur «l'utilisation excessive de la force par les éléments de sécurité contre les manifestants sahraouis à Laâyoune», qui sont descendus dans les rues pour célébrer la victoire de L'équipe nationale algérienne de football ayant remporté la Coupe d'Afrique des nations (CAN), le 19 juillet dernier.
Sur la base de séquences vidéo vérifiées et de témoignages, l'organisation a indiqué que les forces de sécurité à Laâyoune auraient «lancé des pierres pour disperser la foule de manifestants et déclenché des affrontements». «Il existe des preuves évidentes indiquant que la réaction initiale des forces de sécurité marocaines aux manifestations sahraouies, qui ont commencé pacifiquement, ont été excessives et ont provoqué de violents affrontements qui auraient pu et auraient dû être évités», a souligné la directrice d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Magdalena Mughrabi.
«Les autorités doivent (…) traduire en justice les personnes soupçonnées d'être responsables, dans le cadre de procès équitables», a-t-elle ajouté. L'organisation a évoqué dans son communiqué la mort de Sabah Njourni. Selon des témoins oculaires qui ont parlé à Amnesty International, cette femme de 24 ans est morte «après avoir été fauchée par deux voitures des forces auxiliaires marocaines».
Tout en reconnaissant que l'enquête ouverte par «les autorités marocaines (annonçant la mort de la Sahraouie, ndlr) est approfondie, impartiale et efficace et ses conclusions sont rendues publiques», Magdalena Mughrabi a souligné que ce décès «semble être le résultat direct du manque de retenue de la police». «Tous les membres des forces de sécurité reconnus coupables de sa mort doivent être traduits en justice», a-t-elle conclu.