L’Espagne a rejeté la demande d’asile politique déposée par le Marocain Zakaria Bembouzza, 21 ans, originaire du Rif et étudiant en deuxième année de droit à Tanger. Dans sa requête, il se présente comme un «activiste républicain ayant pris part aux protestations du mouvement de contestation» qu’a connu la province d’Al Hoceïma après lé décès tragique de Mohcine Fikri, le 28 octobre 2016, à savoir le Hirak du Rif.
En effet, le jeune homme dit avoir participé aux manifestations pour «défendre sa terre occupée par le Maroc». Visiblement, ces arguments n’ont pas assez convaincu les services du ministère espagnol de l’Intérieur pour lui accorder l’asile politique.
Ainsi, son expulsion vers le Maroc est imminente, à moins qu’il ne saisisse la justice pour un recours. Ceci devrait lui permettre de gagner du temps et même d’éviter le retour forcé vers le royaume, notamment si un tribunal lui donnait raison.
Dans des déclarations à El Faro de Melilla, le concerné affirme que son avenir au Maroc «est sombre», tout en exprimant ses craintes de se voir incarcéré à cause de ses positions qui défendent «la création de la république du Rif». «[En Espagne], j’ai la liberté d’expression et de constituer un parti politique républicain rifain», a-t-il affirmé à la même source, qui précise que Zakaria Bembouzza est entré, en mars dernier, à Melilla sans passeport.
Le média local rappelle que Madrid a rejeté des demandes similaires déposées par des habitants du Rif qui se présentent aussi comme «des indépendantistes rifains fuyant la répression du Maroc». El Faro de Melilla cite les cas Abdelkarim Oudriss, Mustapha Bellouch et Aziz Belharch, tous originaires de Nador.
Le 3 octobre 2018 à Rabat, la secrétaire d’Etat chargée des Migrations, Consulo Rumi, a déclaré que «les habitants du Maroc ne bénéficient pas d’asile ou de refuge. Nous savons que la majorité soumet ces sollicitudes pour éviter l’expulsion. Nous allons les résoudre de forme express avec toutes les garanties mais de forme express».
L’année dernière, l’Espagne a accordé l’asile à seulement 55 demandes de Marocains contre 595 refusées.