Le tribunal de première instance de Laâyoune a condamné lundi la Sahraouie Nezha Khalidi à une amende de 4 000 dirhams, sans toutefois encourir la peine de prison qu’elle risquait alors qu’elle était accusée d’ «d'usurpation de fonction régie par la loi».
Selon l’agence espagnole EFE, qui rapporte l’information, le tribunal marocain a publié hier un résumé de son verdict, dans lequel il précise que Nezha Khalidi «peut récupérer à la fin de toute la procédure judiciaire le téléphone confisqué lors de l'enregistrement d'une manifestation, transmise en direct sur Facebook le 4 décembre dernier».
«La prévenue, qui se trouvait en Espagne, avait confié à EFE qu’elle assumait «les risques d'être journaliste à Laâyoune et qu’elle retournerait dans quelques jours dans sa ville», rappelle l’agence.
L’arrestation de Nezha Khalidi, qui travaille pour la plateforme pro-Polisario «Equipe Média», avait mobilisé le mouvement de Brahim Ghali qui avait adressé une lettre à la présidence koweitienne du Conseil de sécurité pour le mois de juin, dénonçant des «expulsions arbitraires des observateurs internationaux du Sahara». Cinq observateurs étrangers étaient en effet venus assister au procès de Nezha Khalidi, dont trois Espagnols et deux Américains, mais les autorités marocaines les auraient expulsés.
En mai, l’ONG Human Rights Watch avait dénoncé l’arrestation de la Sahraouie, affirmant que «les autorités marocaines se servent d’une loi visant à prévenir l’usurpation de fonction pour attaquer pénalement ceux qui tentent de dénoncer des violations des droits humains». Nezha Khalidi a été arrêtée en décembre dernier, alors qu’elle faisait un direct sur Facebook pour couvrir une manifestation à Laâyoune et «accusée de ne pas remplir les conditions requises pour affirmer être journaliste».