Et si le successeur du démissionnaire Horst Köhler était africain ? L’idée fait apparemment son chemin dans les capitales concernées par la question du Sahara occidental. «Le secrétaire général des Nations unies y serait favorable», nous confie une source proche du dossier.
Antonio Guterres serait même à l’origine de la proposition de nommer un ressortissant africain, probablement originaire d’un pays francophone, en tant que médiateur onusien pour le différend relatif au Sahara occidental. «Les Etats-Unis, véritables acteurs sur ce différend territorial, auraient donné leur feu vert à la candidature proposée par le secrétaire général. Il en serait de même pour la France», précise la même source.
Le Maroc et l’Algérie examinent la candidature
La proposition d’Antonio Guterres aurait été transmise aux représentants du Maroc et de l’Algérie en vue de l’examiner, dans un premier temps, et de formuler par la suite leurs avis.
En Algérie, les véritables tenants du pouvoir ne manifestent pas un grand enthousiasme à la candidature d’un Africain au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental.
Les réserves des Algériens porteraient essentiellement sur la nationalité du probable successeur d’Horst Köhler. On apprend également que le ministre algérien des Affaires étrangères s’est chargé de les transmettre en personne au diplomate portugais, à l’occasion de leur rencontre le 10 juin au siège de l’ONU, à New York, même si une source diplomatique algérienne a livré à l’APS une autre version de la teneur des discussions entre Sabri Boukadoum et Antonio Guterres. «Les deux responsables ont évoqué des questions régionales et internationales ainsi que la coopération de l’Algérie avec l’organisation onusienne», d’après l’agence de presse.
Pour le Maroc, l’africanité du prochain médiateur ne devrait pas être un frein, du moment que son mandat serait placé exclusivement sous l’égide des Nations unies et non pas de l’Union africaine. Le royaume tient en effet à écarter définitivement l’organisation continentale de la gestion de ce dossier.
Les prochaines semaines devraient sans doute apporter davantage de réponses sur l’issue de la proposition du secrétaire général de l’ONU.
Pour rappel, depuis sa création en 1997 par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, le poste a toujours été réservé à des diplomates européens et américains : les Américains James Baker (mars 1997 - juin 2004) et Christopher Ross (janvier 2009 - mars 2017), le Néerlandais Peter van Walsum (juillet 2005 - septembre 2008) et l’Allemand Horst Köhler (août 2017 - mai 2019).