Le parcours de Mohammed M’Bark, conté par Mimoun Bouhaoui, un membre de la communauté marocaine de Cholet (Maine-et-Loire), est rapporté par le quotidien régional Ouest-France. Mohammed M’Bark est âgé de 92 ans et vit avec 10 autres compatriotes anciens soldats de l’armée française, au rez-de-chaussée du foyer logement Adoma, square Émile-Littré à Cholet.
Engagé dans les rangs français à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Mohammed M’Bark a servi successivement à Dijon, Verdun (Meuse) et en Alsace alors sous contrôle Allemand. L’ex-tirailleur a été fait prisonnier deux fois. D’abord dans le stalag 155 (camp pour prisonniers de guerre dans l’Allemagne nazie) en Autriche entre le 29 mai 1940 et le 1er janvier 1942. Il est resté au sein de l’armée après sa première libération. Plus tard, il est de nouveau détenu durant sept mois en Indochine, où il a avait été envoyé en 1952.
Mohammed M’Bark aurait servi l’armée française pendant 14 ans. Et en plus de ces années de captivité, il n’est toujours pas reconnu comme prisonnier de guerre, donc pas de pension militaire spécifique. « Son dossier devrait être examiné en 2010 », indique à Ouest-France, Magali Berten, assistante sociale. Pourtant, l’homme est encore disposé à défendre la France. « Tant que je suis ici, je suis toujours en guerre. Si la France devait à nous faire entrer dans un conflit, je demanderais à mes enfants de s'engager pour la défendre », explique-t-il.
Arrivée à Bordeaux en 2003, il y passera quelques mois avant de s’établir à Cholet. Aujourd’hui, il perçoit une allocation spécifique des personnes âgées de 667 euros, contre une pension militaire de 35 euros par mois quand il vivait toute l’année au Maroc. Son vœu aujourd'hui, obtenir sa pension militaire française qui lui est due. Il souhaite enfin obtenir un appartenant afin que sa femme, âgée de 84 ans, le rejoigne.