Après la publication du communiqué du Conseil National des Droits de l’Homme sur les détenus du Hirak fu Rif, le 29 avril dernier, Nasser Zefzafi a fini par y répondre.
Pour rappel le texte des services d’Amina Bouayach annonçait que ses représentants «se sont enquis des conditions d’accueil, de détention et de santé des détenus (rifains, ndlr), dans le cadre d’entretiens individuels et collectifs avec ces derniers».
L’Institution s’est félicitée, par ailleurs, que son action a été couronnée par «la suspension de la grève de la faim observée» par le groupe de Nasser Zefzafi, transféré deux semaines auparavant de la prison d’Aïn Sabaa vers d’autres centre pénitenciers.
Après avoir laissé le temps au CNDH de savourer sa «réussite» sur le plan médiatique, le leader du Hirak lance un nouveau défi à l’institution. «Notre liberté et notre innocence dépendent du sérieux de l’engagement du Conseil National des Droits de l'Homme à révéler l’intégralité du rapport sur les tortures et les irrégularités ayant émaillé le procès ainsi que les précédentes violations des droits de l’Homme, juridiques et politiques».
Des propos confiés à son père lors une conversation téléphonique dont la teneur a été ensuite diffusée sur la page Facebook de l’association Tafra. Nasser demande également aux «masses de partager un hashtag» pour demander «de libérer le rapport», indique hier soir Ahmed Zefzafi.
Un rapport qui avait déjà suscité la polémique
Début juillet 2017 des médias marocains publient des extraits d’un rapport commandé par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à deux médecins légistes accusant la Direction générale de la sureté nationale d’avoir torturé les détenus du Hirak du Rif incarcérés à la prison d’Aïn Sebba à Casablanca.
La DGSN a immédiatement réagi, rejetant «ces accusations et dangereuses allégations portées à l’encontre de ses services et fonctionnaires». Indignés, les services de Hammouchi sont allés jusqu’à mettre en doute l’authenticité du document ayant fuité dans la presse.
Ce clash entre la DGSN et le CNDH a contraint le ministre de la Justice, alors président du Ministère public, de soumettre ledit rapport entre les mains de deux procureurs du roi, respectivement près des cours d’appel de Casablanca et Al Hoceima. Depuis, aucune nouvelle ni sur le document du Conseil Nationale des Droits de l’Homme sur les supposées tortures des camarades de Zefzafi ni sur les résultats de l’enquête confiée à deux magistrats.
C’est en effet dans ce contexte que s’inscrit le défi lancé par Nasser Zefzafi à Amina Bouayach. La nouvelle présidente acceptera-t-elle d’y répondre en publiant ledit rapport ?