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Grand Angle

France : L’ATMF veut tirer la mémoire de Brahim Bouarram de l’oubli

Le 1er mai de chaque année est synonyme de Fête du travail et de célébration par les ouvriers à travers le monde. C’est également une journée de recueillement, qui a été organisée ce mercredi par l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) à Paris, en hommage à Brahim Bouarram.

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Rassemblement de l'ATMF à la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes des crimes racistes, 1er mai 2019 à Paris / Ph. ATMF
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Ce mercredi, le rendez-vous a été donné comme à chaque 1er mai, sur le Pont du Carrousel à Paris, à l’appel de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF). Parallèlement aux traditionnels défilés de la Fête du travail, l’organisation a tenu en effet un rassemblement à la mémoire de Brahim Bouarram, un père de famille marocain, poussé le 1er mai 1995 du pont par quatre militants du Front national (FN) qui quittaient le cortège d’une manifestation du parti.

Le jeune homme de 29 ans est mort noyé dans la Seine, fait après lequel l’ATMF s’est portée partie civile dans un procès pour crime raciste. C’est pour titrer sa mémoire de l’oubli mais également pour avertir de la montée des extrêmes-droites dans plusieurs pays que l’association a organisé aujourd’hui son rassemblement, réitérant ainsi ses appels au respect des droits des travailleurs maghrébins en France et plus largement en Europe.

Dans ce sens, Nacer El Idrissi, président de l’ATMF, affirme à Yabiladi que «ce rassemblement exprime une détermination à combattre les discriminations envers les travailleurs maghrébins, tout en luttant contre l’oubli d’épisodes comme le drame de 1995».

Une figure des victimes du racisme qui reste d’actualité

Nacer El Idrissi dénonce que la migration soit devenue une question politique et sécuritaire dans plusieurs pays européens, ainsi qu’aux Etats-Unis.

«De nos jours, il existe des formes d’esclavage moderne à l’égard de migrants qui travaillent sans contrat et qui restent à la merci de patrons voyous, sans pouvoir régulariser leur situation. C’est le cas de saisonnières agricoles, de travailleurs dans les sociétés de nettoyage, de sécurité, en France mais aussi en Espagne, sans que le gouvernement marocain n’exprime un minimum de solidarité avec les victimes de Huelva par exemple.»

Nacer El Idrissi, président de l'ATMF

Le militant souligne par ailleurs que «le combat contre les discriminations est quotidien à l’ATMF» et qu’il n’est pas rattaché uniquement à des cérémonies d’hommage. Dans ce sens, «le 1er mai symbolise un rendez-vous, un moment de communion et de solidarité avec toutes les victimes du racisme et dont Brahim Bouarram est un symbole», nous explique le militant. «Ses tueurs sont fidèles à un parti qui est non seulement devenu fréquentable aujourd’hui mais qui est aujourd’hui aux portes du pouvoir français», dénonce-t-il.

Pour rappel, Michaël Fréminet a été identifié comme étant celui qui a poussé le Marocain vers la Seine, aidé par David Halbin, Christophe Calame et David Parent. Les quatre militants FN étaient venus gratuitement depuis Reims, à bord d’un car dépêché par le parti de Jean-Marie Le Pen, à l’occasion des festivités de la Fête du travail à Paris. 

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