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Grand Angle

Législatives 2011 : Un rapport signé par Sanchez au cœur des tensions entre Rabat et Madrid ?

Un rapport d’un think tank américain et signé par l’actuel président du gouvernement espagnol aurait été au cœur des relations tendues entre le Maroc et l’Espagne ces derniers mois. Publié en 2011, ce rapport évoquait les problèmes gangrenant le système électoral au Maroc à la veille des élections législatives. 

Publié
Pedro Sanchez en compagnie de Saadeddine El Othmani au Maroc. / Ph.DR
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L’actuel président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez était un des observateurs, mandaté par le think tank américain, l’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI), lors des élections de 2011 au Maroc. Ce rapport très critique sur le déroulement des élections dans le royaume aurait été au cœur des tensions entre Rabat et Madrid, indique, ce samedi, le média espagnol OK Diario.

Citant des sources marocaines, le média affirme que Rabat «ne pardonne toujours pas à Sanchez la rédaction de ce rapport du NDI sur le royaume». La rebuffade du Maroc a ainsi entraîné des tensions dans les relations diplomatiques entre les deux pays, d’autant plus marquées après l’investiture du socialiste à la Moncloa en juin dernier.

Le média ibérique y voit d’ailleurs, la principale raison ayant retardé la visite du chef de gouvernement espagnol. En effet, ce n’est que cinq mois après son investiture que Pedro Sanchez s'est rendu en visite officielle au Maroc. Depuis 1983, avec Felipe Gonzaléz (président du gouvernement entre 1982 et 1996), se rendre au Maroc en premier lieu est devenu une tradition inscrite dans tous les agendas des chefs de l’exécutif ibérique.

Le rapport en question, commandé par le think tank affilié au parti démocrate américain et associé à l'Internationale socialiste, dont le PSOE de Pedro Sanchez est membre, a été publié le 25 novembre 2011. L’Espagnol était un des quatre membres de la délégation internationale d'évaluation préélectorale.

«Confusion et manque de transparence règnent sur le processus électoral»

L’écrit d’une soixantaine de pages a pour objectif de «fournir une évaluation impartiale et précise de l'environnement politique et des préparatifs électoraux et identifier les domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires, en proposant des recommandations pour améliorer l'intégrité et la transparence de ces élections et des futures élections», lit-on dans le rapport en question.

De part un contexte politique très tendu, marqué notamment par le mouvement du 20 février, la délégation a formulé quelques suggestions afin d’améliorer le processus électoral sur lequel règne «une crise de confiance persistante dans les institutions politiques et les systèmes de gouvernance marocains».

La délégation qui a rencontré des représentants de partis politiques, des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, des responsables du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) ainsi que des militants et de simples électeurs, affirmait en 2011 qu’il subsistait des problèmes structurels dans le processus électoral engagé dans le pays. En ligne de mire de la délégation le flou sur «de nombreux aspects de la loi et de la complexité du système électoral marocain».

Ainsi le rapport suggérait «des réformes spécifiques» pour engager un dialogue ouvert et transparent entre les différentes composantes de la société marocaine «y compris les représentants du Palais, gouvernement, les partis politiques, la presse, les universités, la société civile et le peuple marocain». Le but étant de réengager les citoyens dans le processus politique, et d’éliminer les problèmes gangrénant le processus électoral, poursuivait la délégation qui avait fait part de «ses préoccupations quant à la neutralité de l'administration électorale au niveau local».

De ce fait, le rapport pointait qu’en «l'absence de changements significatifs dans un système électoral complexe et de circonscriptions disproportionnées, il est probable qu'une législature éclatée sera à nouveau votée et que certains grands partis remporteront, comme lors des élections précédentes, moins de sièges que leur part totale du vote populaire». Par conséquent, la délégation jugeait nécessaire une simplification du vote, la révision des procédures électorales, «afin de minimiser toute confusion lors des prochaines élections» et la mise en place de programmes plus robustes d'éducation des électeurs, entre autres. 

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