Célèbre figure de la chaîne OSN Al Youm, connue auprès de téléspectateurs dans les pays du Golfe, en Egypte, en Amérique du Nord et même au Maroc, Hanane Ouaddahou a vu le jour à Casablanca en 1981. Après un baccalauréat en comptabilité décroché au lycée Lyautey, elle s’envole pour la France où elle entame deux ans de classes préparatoires avant d’intégrer une école de commerce à Marseille pour se spécialiser en audit et contrôle de gestion. Son diplôme décroché, Hanane Ouaddahou travaille alors en tant que consultante en business intelligence à Paris.
Mais depuis toute petite, Hanane est passionnée par la cuisine. Enceinte de son premier enfant, elle finit par prendre une décision dûment murie ; celle de «vivre [sa] passion». «J’en avais marre du bureau, du consulting et de mon métier», nous confie-t-elle.
La Marocaine ouvre donc son premier restaurant marocain à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines en région Île-de-France. «Je l’ai appelé la Marocaine en hommage à la femme marocaine et aux traditions de mon pays», se rappelle-t-elle.
Hanane, la cheffe marocaine de Fatafeat
Deux ans plus tard, une opportunité de travail aux Emirats arabes unis se présente pour son mari. Hanane décide alors de vendre son restaurant et de le suivre. «Une nouvelle aventure a alors commencé», nous déclare la cheffe qui a dû redémarrer de zéro, en frappant cette fois aux portes des chaînes de télévision.
«Je voulais désormais faire mes propres émissions culinaires. Et Dieu merci, une porte s’est ouverte pour moi et j’ai commencé ma carrière en tant que cheffe à la télévision, en ayant mon émission à mon nom. C’était une émission en direct pendant le mois de Ramadan, tournée à Beyrouth.»
Et ce n’était qu’un premier pas. Des émissions culinaires pour des chaînes de télévision, Hanane Ouaddahou en a fait tellement. La plus récente a été tournée il y a quelques années en Egypte où elle recevait des acteurs, des chanteurs et des personnalités du monde arabe qui venaient au studio prendre part à l’émission tandis qu’elle préparait des plats.
La Marocaine Hanane Ouddahou. / Ph. DR
Des émissions durant lesquelles Hanane recevait des coups de fils de plusieurs personnes s’intéressant à la cuisine marocaine, «dont des égyptiens, des téléspectateurs des pays du Golfe et même des Marocains des Etats-Unis et du Canada, parallèlement aux médias sociaux», précise-t-elle.
«Les gens pensent toujours que la cuisine marocaine est très difficile, je l’ai donc vulgarisé avec des ingrédients disponibles en dehors du Maroc», nous lance celle qui a su apprendre à certains comment préparer le fameux «Ras El Hanout».
A côté des émissions, Hanane Ouaddahou revient dans le monde du consulting mais à travers l’art culinaire. «J’ai été consultante pour une grande célébrité américaine», se remémore notre interlocutrice. Il s’agit de Martha Stewart, personnalité de la télévision et une femme d'affaires américaine, fondatrice du magazine Martha Stewart Living. «Je l’ai accompagné dans une émission faite au sujet de la cuisine du golfe Arabique. J’étais aussi partie à New York pour le tournage de son émission», nous déclare-t-elle avec fierté.
Retour au consulting et liens renforcés avec le Maroc
Une expérience qui apportera beaucoup à Hanane puisqu’elle se lancera aussi dans le consulting auprès de restaurants. L’année dernière, elle a développé pendant Ramadan un concept avec les Galléries Lafayette à Dubai qu’elle a appelé «My Morocco at you table». «J’ai élaboré deux menus et formé la brigade sur la cuisine marocaine et les traditions. J’ai fait pareil avec des hôtels», poursuit-elle.
Et parallèlement à sa carrière de cheffe à la télévision, Hanane Ouaddahou prépare actuellement un projet «300% marocain» avec sa meilleure amie, Fadoua Daif. «C'est un concept qui regroupe quatre lignes de produits : un pour les caftans et habillement marocains, un deuxième pour des épices et de thés, un troisième de produits cosmétiques et le quatrième en rapport à la décoration d’intérieur à la marocaine», nous détaille la Marocaine.
«Quand j’ai changé de carrière, c’était pour représenter la cuisine marocaine et partager notre culture marocaine. Lorsqu’on me demande la place du Maroc dans ma vie, je me rends compte qu’il prend donc toute la place.»
Un lien qui la pousse, avec son amie, à ouvrir un showroom ici au Maroc, multipliant ainsi ses allers-retours entre son pays d’adoption et son pays natal. Elle se dit aussi fière que de nombreux Marocaines et Marocains «brillent dans les pays du Golfe», déplorant au passage le manque de programmes culinaires dans les télévisions marocaines.
Hanane Ouddahou. / Ph. DR
«Ils ne donnent pas les moyens aux jeunes talents», déplore-t-elle, rappelant que lorsqu’elle a débuté sa carrière, «un producteur [lui] a donné la chance alors qu’[elle] venait même pas du monde la restauration». Elle qui avait pris contact avec l'ex-fondateur de Fatateat, Youssef El Deeb à travers le réseau social Facebook, suivant ainsi le conseil de son père alors qu’elle visitait sa famille à Casablanca.