Le 13 avril dernier, le collectif «Moubadara civile pour le Rif» lançait un appel à la libération de tous les détenus du Hirak. L’ONG annonçait son engagement sur cette voie mais sans décliner les initiatives qu’elle compte prendre en ce sens.
«Notre manifeste est ouvert à tous les citoyens et à tous les niveaux du pouvoir. Dès le lundi 22 avril nous aurons des réunions avec les secrétaires généraux de partis représentés au Parlement de l’Istiqlal, du PAM, de l’USFP, du PPS et du PJD. Notre action vise à les encourager à prendre leurs responsabilités sur ce dossier brûlant et enfin agir», affirme à Yabiladi le président de «Moubadara», Mohamed Neshnash. Les groupes parlementaires seront également sollicités dans un avenir proche, a-t-il ajouté.
«L’heure n’est plus à l’attentisme. La situation est intenable à Al Hoceima. Il faut agir et rapidement», a reconnu Neshnash. «On observe des détenus qui observent des grèves de la faim, d’autres qui se cousent la bouche alors que les familles et les proches sont angoissés. Et pourtant les manifestants ont été emprisonnés et condamnés injustement en première instance et en appel. Ils sont des victimes de procédures injustes. Il faut les libérer», a-t-il précisé.
«Les détenus ne sont pas des séparatistes»
Et de démentir toutes les allégations portées par certaines forces politiques, y compris au sein de la majorité gouvernementale, accusant les détenus du Hirak de «séparatisme». «C’est absolument faux. Nous les avons rencontrés en prison. Ils n’ont aucun sentiment de séparatisme ni travaillent pour le compte d’une force étrangère», a-t-il tranché. Pour mémoire le 14 mai 2017, les six partis de la majorité gouvernementale avaient dénoncé «l’instrumentalisation des revendications des habitants de la province d’Al Hoceima de façon à nuire à l’intégrité territoriale du Royaume».
Notre interlocuteur a également révélé qu'«après le verdict en appel, il n’y a pas eu de coordination entre le collectif 'Moubadara' et les familles des détenus. Elles ont publié un communiqué brûlant. On les comprend parfaitement.»
Il s’est dit, par ailleurs, «confiant en une solution pour ce dossier». Et de rappeler que l’Etat marocain compte une expérience dans la gestion de ces situations, citant notamment les exemples de l’Instance Equité et Réconciliation et le discours du roi Mohammed VI du 9 mars 2011 en plein Printemps arabe.
Cette initiative du collectif «Moubadara civile pour le Rif» entend préparer le terrain à une éventuelle intervention du pouvoir pour clore ce dossier. «Il ne faut pas laisser le champ uniquement à des organisations internationales des droits de l’Homme connues pour leurs positions contraires au Maroc», a-t-il expliqué.