Dans le cadre des efforts déployés par Israël pour normaliser ses relations avec plusieurs pays arabes, le ministère des Affaires étrangères israélien a mené un sondage d'opinion sur la volonté des peuples arabes d'établir des relations avec l'entité sioniste. Ainsi, selon ce sondage controversé, 73% des personnes interrogées ont estimé que l'établissement de relations avec l'État juif profiterait à leurs pays.
Selon la diplomatie israélienne, l'enquête a été menée dans six pays arabes, en plus de l'Iran. L'échantillon interrogé dans chaque pays s’élève à 1 000 répondants. Les résultats ont montré que près de la moitié des répondants «étaient d'accord pour établir des relation avec l'État hébreu», poursuit l’étude relayée par les médias Israel Hayom et The Jerusalem Post. Des conclusions qui contredisent le fait que des gouvernements arabes continuent de tisser des relations secrètes avec Israël sous la crainte de la réaction de leurs peuples.
41% de Marocains «favorables à la normalisation» ?
Dans le cas du Maroc, les résultats de l’enquête indiquent que 41% des Marocains sont pour l’établissement de relations avec Israël, contre 43% des Irakiens, 32% de Tunisiens et 23% d’Algériens.
Le sondage a également porté sur certains États arabes du Golfe, qui ont récemment commencé à manifester leurs intentions de normaliser leurs relations avec Israël, en particulier l’Arabie saoudite. Paradoxalement, seulement 23% des répondants saoudiens se sont prononcés en faveur des relations entre Ryad et Tel Aviv. Pour le cas des Émirats arabes unis, les résultats ont montré que 42% des répondants ont accepté que leur pays établisse des relations diplomatiques avec Israël.
Le sondage fait aussi référence à l’Iran, qu’Israël considère comme son principal ennemi. Pour cette question aussi, l’écart reste grand puisque 34% des Iraniens interrogés se sont exprimés en faveur de lien entre Israël et l’Iran.
Mais ce sondage ne vise pas uniquement à connaître l’opinion des peuples arabes sur l’établissement de relations avec Israël. Il cherche aussi à savoir si l’Autorité palestinienne «constituait un obstacle à la paix dans la région». Ainsi, la diplomatie israélienne a annoncé fièrement que «la plupart des personnes interrogées n'ont pas d'opinion sur la position de l’autorité palestinienne en tant que barrière à la paix au Moyen-Orient». Ils seraient «53% de répondants du Moyen-Orient, 52% d’Amérique du Nord et 51% d’Amérique du Nord» à avoir exprimé cette opinion, selon le sondage.
Dans le monde arabe, une normalisation hors des radars
Le fait que l’Etat hébreu tente de rejeter sur les Palestiniens la responsabilité de ne pas parvenir à un accord de paix dans la région est un secret de polichinelle. Bénéficiant de la bénédiction de l’administration américaine pour enfreindre tous les accords signés et résolutions de l'ONU liés au conflit, Israël ne cesse de poursuivre sa politique de colonisation. Les dernières violations de ces accords sont l’autoproclamation d’Al Qods comme étant sa capitale, ou encore la reconnaissance, par l'administration de Donald Trump, de la souveraineté d’Israël sur le Golan syrien occupé.
Ce scrutin, dont les résultats restent discutables, coïncide surtout avec la volonté d’Israël de nouer des relations avec son environnement arabe et ses tentatives de grossir le désir de certains pays arabes de normaliser leurs relations avec l’entité sioniste. Le sondage pourra servir d’exemple de position des peuples arabes. D’ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est rendu à Oman en octobre dernier pour rencontrer le sultan Qabus ibn Saïd à Mascate, dans un mouvement de normalisation sans précédent.
Et la position omanaise n'est pas un cas isolé dans le golfe Persique. De nombreux médias internationaux avaient évoqué un éventuel rapprochement israélo-saoudien et des réunions secrètes entre le puissant Mohamed Ben Salman et des responsables israéliens. Il y a quelques jours, le ministre d'État des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash a même appelé à l'accélération du rythme de la normalisation des relations entre les États arabes et Israël, considérant qu’une normalisation pourrait aider à trouver une solution au conflit israélo-arabe.
Quant au cas du Maroc, des médias israéliens avaient déjà publié des informations sur une éventuelle «visite prévue de Benjamin Netanyahu dans le royaume, avec au menu une rencontre avec le roi Mohammed VI». Des «rumeurs» infondées que le gouvernement marocain avait refusé de commenter.