La Conférence ministérielle sur le Sahara est une «plateforme pour rejeter toute ambigüité» autour de cette question. C’est ce qu’a déclaré, ce lundi à Marrakech, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Intervenant en ouverture de cette rencontre, qui réunit les délégations de 36 pays africains et du Maroc, le chef de la diplomatie marocaine a noté que la décision 693, prise par le 31e Sommet de l’Union africaine à Nouakchott en juillet 2018 «ne doit être ni réinterprétée, ni contournée ni instrumentalisée». «Il nous appartient de la prémunir, de la préserver et de la conforter», a-t-il ajouté.
Pour le Maroc, la décision 693 ne minore pas le rôle de l’Afrique
Nasser Bourita a déclaré que la démarche de mise au clair de cette décision «passe par la consolidation des paramètres et directives établis par la 693», citant à cette occasion «l’exclusivité des Nations unies dans la recherche de la solution politique», «l’exclusion de tout processus parallèle à celui des Nations unies», «le soutien de l’UA aux efforts des Nations unies» ainsi que «la Troïka». Celle-ci est «l’instrument pour affirmer ce soutien», a-t-il ajouté.
«La position que nous exprimions aujourd’hui ne cherche, en aucun cas, à minorer le rôle de l’Afrique. Bien au contraire. Comme l’a dit Sa Majesté le Roi, "c’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership". Or, il n’y a pas de leadership sans unité.»
Rappelant le discours du roi Mohammed VI à l’occasion du retour du Maroc à l’UA, le chef de la diplomatie marocaine a déclaré que «la Conférence d’aujourd’hui est l’exacte illustration de cette vision royale». Pour lui, «cette orientation pousse, aujourd’hui, le Maroc à s’opposer à tout débat stérile exploitant la question du Sahara marocain, et à condamner les manipulations politiques et les surenchères manichéennes».
«En prenant part à cette conférence, vous vous placez donc dans le respect du processus onusien, dans la confiance des institutions habilitées à se saisir de la question, et dans la légitimité de la légalité internationale», s’est-il adressé aux membres de délégations des 36 pays africains ayant répondu présent.
Deux tiers des pays membres de l’UA présents
De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Sidiki Kaba, a rappelé lors de son intervention, les «relations séculaires» entre le royaume et son pays, qualifiant la rencontre de ce lundi d’«initiative importante». Insistant sur le «soutien indéfectible du Sénégal au Maroc» et le «respect de l’intégrité territoriale» du royaume, le chef de la diplomatie sénégalaise a réitéré l’appui du Sénégal à l’initiative marocaine d’autonomie.
Pour sa part, le chef de la diplomatie congolaise Abdu Razzaq Guy Kambogo a appelé à ce que les pays amis et alliés du royaume se réunissent fréquemment pour discuter et mettre en place de pareilles initiatives. Qualifiant la résolution du Conseil de sécurité 2440 de «meilleure illustration de la volonté de l’ONU pour les discussions directes entre les parties du conflit», il a qualifié les tables rondes organisées sous les auspices de l’ONU en décembre et mars derniers d’«avancées considérables». L’occasion pour lui de suggérer une «Déclaration de Marrakech» afin de réitérer une «totale adhésion» à la déclaration 693.
Ce lundi, le Bénin, le Ghana, le Malawi, l’Union des Comores, la Guinée Conakry, le Sénégal, la Somalie, la Zambie, le Libéria, le Burundi, Sierra Léone, la Gambie, le Soudan du Sud, Sao Tomé-et-Principe, la République centrafricaine, le Gabon, Madagascar, le Nigeria, la Guinée-Bissau, le Soudan, la Tanzanie, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Tunisie, le Rwanda, le Cameroun, le Tchad, l’Angola, l’Ethiopie, la Libye, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Swaziland, la République démocratique du Congo et le Niger ont été représentés par leurs délégations respectives.