Le «Hirak» algérien est entré dans sa cinquième semaine. Pendant un mois, le Maroc a observé le silence, s’abstenant de tout commentaire à ce sujet. Une position qu’il n’a pas l’intension de modifier, du moins pour le moment. En témoigne la déclaration du ministère des Affaires étrangères parvenue à notre site cet après-midi, insistant sur l’«attitude de non-ingérence par rapport aux récents développements en Algérie», indique la même source.
«Malgré cette posture, certains médias en France et en Algérie cherchent obstinément à impliquer le Maroc, en lui prêtant des propos fallacieux et des positions dénuées de tout fondement.»
«Pour cela, ils ne lésinent sur aucun subterfuge, citant tantôt de prétendues ‘sources anonymes au ministère’, tantôt des ‘sources proches de la diplomatie’ ou encore de soi-disant ‘experts’. Certains ont même poussé le fantasme jusqu’à alléguer l’existence d’officine obscures agissant sur ces événements», dénonce-t-elle.
La déclaration fait allusion aux divagations d’un «expert» iranien traduites par un site d’actualité du voisin de l’Est réputé pour sa ligne éditoriale viscéralement anti-marocaine. En revanche le fait de pointer des médias en France ne sont pas sans soulever des interrogations sur l’état de la supposée «proximité» de ces supports avec la diplomatie et certains milieux officiels marocains.
«Pas de coordination avec la France»
«Le Maroc ne peut donc qu’exprimer son grand étonnement à la publication de ces articles attribuant à la diplomatie marocaine des propos mensongers et éloignés de toute véracité.»
Et de réitérer que «le Maroc n’a ni à se mêler des développements internes que connait l’Algérie (…) Aucune déclaration n’a été faite à aucun média, de manière formelle ou officieuse».
Sur le même ton, la déclaration précise que le royaume «rejette avec force l’allégation mensongère de coordination avec d’autres pays, notamment la France, sur les événements en Algérie. Aucun contact avec Paris, ni avec aucun autre pays d’Europe ou ailleurs, à ce sujet».
Et de conclure en rappelant que «la diplomatie marocaine dispose de canaux appropriés pour faire connaitre ses positions qu’elle a toujours eu le courage d’assumer».
La déclaration du ministère des Affaires étrangères n’apporte pas d’éclairage nouveau sur le silence observé par le Maroc à l’égard du «Hirak» algérien. Pour mémoire, le ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, avait refusé le 7 mars de répondre aux questions des journalistes s’interrogeant sur la position de Rabat au sujet de la mobilisation populaire en Algérie.