Le «Collectif national pour la langue arabe» tient son 6è congrès, les 15 et 16 mars à Rabat. La séance d’ouverture de cet après-midi a connu la présence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, du ministre des Relations avec le Parlement, Mustapha El Khalfi, ainsi que le salafiste Hammad El Kabbadj. Mais c’est Abdelilah Benkirane qui a ravi la vedette.
Le conclave de cette année se tient sur fond de blocage à la Commission de l’Education, Culture et Communication à la Chambre des représentants du projet de loi-cadre n°51-17 relatif au système de l’éducation, la formation professionnelle et la recherche scientifique.
D'ailleurs le texte, approuvé par le conseil des ministres du 20 août, était au cœur des interventions du chef de l’exécutif et de son prédécesseur. Une autre occasion de mesurer le fossé séparant les deux hommes sur cette question.
Sur un ton modéré, El Othmani a affirmé «quelque soit la diversité linguistique dans l’enseignement dans les nations, il est nécessaire de s’intéresser à la langue nationale. C’est plus qu’un devoir, c’est un droit de tous les peuples». Et d’affirmer que «la question de la langue dans son sens pluriel est parmi les sujets du débat national dans notre pays, et ce, depuis l’indépendance. Un débat qui ne cesse de se renouveler».
Si l’actuel chef du gouvernement a pris des gants pour parler des divisions entre les parties au sujet de la langue d’enseignement des matières scientifiques, Benkirane a préféré être direct. «La langue arabe est dans le viseur», a-t-il souligné sous les applaudissements de la salle comme le rapporte une source contactée par Yabiladi. Et d’enchainer par un plaidoyer en faveur de l’usage de l’anglais dans les écoles, estimant que l’Etat du Rwanda a réalisé des progrès parce qu’il s’est débarrassé de la langue de Molière.