Le Polisario tiendra, vers la fin de cette année, un nouveau congrès. Un rendez-vous décisif pour Brahim Ghali : celui-ci compte rempiler pour un deuxième mandat à la tête du mouvement. A quelques mois de cette échéance, il s’y prépare déjà.
Le secrétaire général a installé un «comité des sages» de 27 membres chargé d’élaborer la «feuille de route» du prochain conclave. Il est composé essentiellement de la vieille garde du Front, dont une majorité de septuagénaires ayant longtemps exercé le «pouvoir».
En voici quelques noms très connus du grand public marocain : Hama Salama, l’éternel n°2 du Front, Khatri Addouh, le «président du Parlement sahraoui», Bachir Mustapha Sayed, Abdelkader Taleb Oumar, le représentant à Alger, Abdellah Lahbib le «ministre de la Défense», et son prédécesseur à ce poste Mohamed Lamine El Bouhali. Celui-ci a fini par mettre en sourdine ses griefs contre Ghali pour l’intérêt général de la tribu des Rguibates.
Le «Premier ministre» et Aminatou Haidar écartés
Les voix critiques dans les rangs de la jeunesse n’ont pas été conviées à prendre part au tour de table dudit comité y compris l’«opposition» incarnée par l’Initiative sahraouie pour le changement (ISC). Les trois têtes d’affiche de l’ISC, Haj Ahmed, Ouallad Sellam et Hdiah Abouiha ont été écartées.
En bons «opposants», ils ont dénoncé dans un communiqué la «présence de noms qui suscitent la controverse» au sein de ce comité. Ce qui dénote la «volonté de continuer avec les mêmes méthodes et politiques de gouvernance fondées sur la consolidation du tribalisme et la répartition des rangs politiques, selon cette logique d’une vieille garde qui monopolisait le pouvoir depuis près d’un demi-siècle», affirment-ils
Les présidents des associations pro-Polisario au Sahara ont été, également, logés, à la même enseigne. Ni Aminatou Haidar de la CODESA, ni Brahim Dahan de l’ASVDH ne figurent sur la liste des «sages». Un autre indicateur du refus de l’actuelle direction du Polisario de leur accorder un autre rôle qui dépasse celui de caisse de résonnance des décisions prises au sein du camp Rabouni.
Il est clair que le prochain congrès ne devrait guère constituer l’exception. L’élu est déjà connu à moins que le «Hirak» algérien contre le 5e mandat de Bouteflika ne bouscule les calculs de Brahim Ghali.