Lahcen Daoudi s’accroche au plafonnement des prix des carburants. Mardi 19 février, il a tenu une réunion à cet effet avec les distributeurs des produits pétroliers.
A l’issue de la rencontre, il s’est dit satisfait de cet énième round avec les professionnels, affirmant que ses interlocuteurs «sont persuadés que cette situation ne peut plus durer et que le principe du plafonnement des prix du carburant est désormais acceptable pour eux», a confié le ministre des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance au site d’actualité du PJD.
Le ministre a une nouvelle fois menacé d’outrepasser l’aval des sociétés d’hydrocarbures et d’opérationnaliser la mesure avant de se rétracter, soulignant la volonté de l’exécutif El Othmani de parvenir à une «solution consensuelle». «Ils vont gagner et le citoyen aussi», a-t-il précisé.
Les multiples positions de Daoudi
Et d’enchaîner en se faisant l’avocat du pouvoir d’achat des Marocains. «Nous ne pouvons pas laisser les sociétés pétrolières faire ce qu’elles veulent. Dans ce cas, c’est le consommateur qui en paiera le tribut (…) Par le passé, ces sociétés pétrolières ont gagné deux dirhams par litre et demain elles en gagneront trois. On ne peut rester sans rien faire», a martelé Lahcen Daoudi. Le ministre a également annoncé que la «prochaine réunion» permettra de dépasser les obstacles et de rapprocher les deux parties du plafonnement des prix des carburants.
Force est de constater que Daoudi n’a pas toujours été un farouche défenseur du plafonnement. «Une telle décision n’est pas urgente», notamment «après la baisse décrétée par les sociétés de distribution», avait-il déclaré le 5 novembre à la Chambre des représentants.
Devant les députés, il s’était d’ailleurs félicité de la baisse de «30 centimes» décidée par les pétroliers. Au cours de la même séance, le PJDiste avait même rejeté une proposition de son «frère», Mohamed Khouyi d’indexer la taxe intérieure sur la consommation (TIC) sur le cours du baril du pétrole sur le marché mondial, la qualifiant de «surenchère».
Enfin, en mai 2018 et toujours au Parlement, il avait affirmé la disposition de son département à présenter un décret ministériel portant sur le plafonnement. Daoudi avait rétropédalé quatre mois plus tard, estimant que l’exécutif était beaucoup plus préoccupé par l’opérationnalisation des orientations royales annoncées dans le discours du Trône du 29 juillet que par le plafonnement des prix des carburants.