Le ministère du Travail et de l’Insertion professionnelle et le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’Étranger et des Affaires de la Migration ont signé, lundi à Rabat, une convention de partenariat visant l'accompagnement des saisonnières marocaines en Espagne.
Signée par Mohamed Yatim et Abdelkrim Benatiq, cette convention intervient suite à l’éclatement, l’année dernière en Espagne, de l’affaire Huelva Gate. Des saisonnières marocaines avaient en effet dénoncé ce qu’elles considèrent comme des «conditions de travail déplorables», certaines faisant état d’agressions sexuelles présumées par leurs employeurs.
La convention doit permettre d'introduire «l'aspect culturel et humanitaire à cette procédure», a déclaré le ministre du Travail, indiquant que des changements seront apportés dès le début de la procédure de sélection jusqu'au retour des bénéficiaires à leur pays d'origine.
Concrètement, ce texte prévoit la mise en place d'une commission mixte pour effectuer des visites dans les exploitations agricoles, afin de suivre les conditions de travail des travailleuses saisonnières, en coordination avec les autorités espagnoles compétentes.
Pour le volet de la communication et de la sensibilisation, les deux parties ont convenu d'initier des activités culturelles et un programme d'apprentissage de la langue espagnole, pour les saisonnières marocaines, en partenariat avec la Fondation des trois Cultures à Séville. De plus, un numéro de téléphone pour l'orientation de ces Marocaines et des brochures et des guides de sensibilisation autour des droits garantis par l'accord sur la main d’œuvre conclu entre le Maroc et l'Espagne et la convention bilatérale de sécurité sociale seront mis en place.
Par ailleurs, il est également question du renforcement de la coopération avec les associations de la société civile et l'association des avocats d'origine marocaine résidant en Espagne, pour le suivi de la situation juridique et le consulting.
Pour rappel, la dernière campagne a été entachée par l’affaire Huelva Gate, qui a mis en lumière les conditions de travail des saisonnières marocaines travaillant dans la cueillette des fraises au sud de l’Espagne. Certaines affirment avoir été victimes d’agressions sexuelles et ont déposé plainte dans ce sens.