Visiblement revigorés par une visite, du 1er au 12 janvier, dans les camps de Tindouf, les partisans du Polisario au Sahara lancent des actions de contestation. Le vendredi 18 décembre a connu le coup d’envoi de deux opérations de protestations, avortées suite à des interventions des forces de l’ordre.
Au matin à Laâyoune, une délégation conduite par Aminatou Haidar et composée de 16 personnes à bord de trois voitures, qui voulait se rendre à Es-Smara a été empêchée de poursuivre sa route par un dispositif sécuritaire.
Le choix de la ville, pour commencer leur programme, n’est pas innocent. En effet, Es-Smara est réputée pour abriter de nombreux défenseurs des positions du Front, notamment dans les rangs des associations de diplômés chômeurs. D’ailleurs, ils ont organisé un sit-in à la veille du vote du Parlement européen du nouvel accord d’association entre le Maroc et l’UE.
Retour en force d’Aminatou Haidar ?
Le refus des autorités de les autoriser à se rendre à Es-Smara n’a pas pour autant découragé les membres de la petite caravane en partance de Laâyoune à suspendre leur programme. Ainsi, ils ont pris la destination de Boujdour, située à 188 km au sud de la capitale du Sahara. Une fois de plus, ils n’ont pas pu atteindre leur objectif. Après avoir parcouru 150 km, un barrage des forces de l’ordre les a contraints de rebrousser chemin.
Ces deux interdictions tombent à point nommé pour les ONG proches du mouvement de Brahim Ghali. Elles interviennent dans un contexte décisif pour leur avenir de militants, une semaine après une «réconciliation» avec le «ministre des territoires occupés», Bachir Mustapha Sayed à l’occasion de leur déplacement, du 1er au 12 janvier, dans les camps de Tindouf. Durant cette visite, les militants pro-Polisario résidant au Sahara ont multiplié les gages de fidélité à la nouvelle direction du Polisario, par une présence à l’exercice militaire à Mhiriz et par un engagement à «réaliser les objectifs tracés pour 2019», comme cela a été exprimé dans un message de «loyauté» adressé à Brahim Ghali.
Les actions du vendredi 18 janvier marquent, par ailleurs, le retour d’Aminatou Haidar et ce, après des mois d’absence de la scène de contestation. La dernière apparition de la présidente du Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental (CODESA) remonte, en effet, à novembre dernier à Madrid, lors de la conférence des organisations de soutien au Polisario.