La visite de Saâdeddine El Othmani au Brésil s’est close sans incident. Il a regagné le Maroc ce mercredi avec le sentiment du devoir accompli. Le chef du gouvernement, qui a représenté le roi Mohammed VI à la cérémonie d’investiture du président, Jair Bolsonaro, a saisi cette opportunité pour multiplier les réunions avec des responsables d’Amérique latine, de l’Espagne et du Portugal. Il a également eu des entretiens avec l’ancien président brésilien, Fernando Affonso Collor de Mello, du 15 mars 1990 au 29 décembre 1992.
Si le contact avec le nouveau chef d’Etat brésilien s’est résumé à une photo de circonstance, El Othmani a eu des discussions avec le président du Honduras, Juan Orlando Hernández. Elles ont porté essentiellement sur l’agriculture.
Le chef du gouvernement a invité son interlocuteur à prendre part à la prochaine édition de la foire agricole de Meknès, alors que Juan Orlando Hernández a fait la promotion du café de son pays. El Othmani a également plaidé pour un «renforcement des relations économiques et commerciales entre les deux pays», a indiqué la publication en ligne hondudiario.com, reprenant un tweet du chef de l’exécutif.
أكد رئيس الحكومة الدكتور #سعدالدين_العثماني حرص المغرب على تطوير العلاقات المغربية البرازيلية في المستقبل. وأوضح في تصريح صحفي عقب تمثيله لجلالة الملك في مراسم تنصيب الرئيس البرازيلي المنتخب جايير بولسونارو أنه أبلغ الأخير تهنئة جلالة الملك محمد السادس حفظه الله. pic.twitter.com/MR38TjB8VZ
— رئيس الحكومة -المغرب (@ChefGov_ma) 2 de enero de 2019
Sur les traces de Youssoufi
Cette rencontre est la conséquence directe d’un rapprochement entre Rabat et Tegucigalpa, initié à petit feu en 2018. En mai dernier, la ministre des Relations extérieures du Honduras, Maria Dolores Aguero, s’était rendue au Maroc où elle s’était entretenue avec son homologue Nasser Bourita.
Certes la reconnaissance de la «RASD» par le gouvernement hondurien n’a pas obstrué le cours de ce dialogue. Et pour cause, le Maroc a nettement modifié sa politique étrangère à ce propos. Même si les officiels à Rabat ne désespèrent pas d’un retrait de la reconnaissance, ou de la geler, comme ce fut le cas en 2000 grâce à une offensive diplomatique menée en son temps par Abderrahmane Youssoufi. Une période de suspension qui a duré 13 ans avant que le Honduras et le Polisario ne renouent en 2013.
Au pays de Juan Orlando Hernández, le royaume élargit les rangs de ses alliés, notamment parmi les parlementaires dont certains membres du bureau du PARLACEN (le Parlement centraméricain) effectuent ces dernières années des visites au Maroc y compris au Sahara. La dernière en date remonte au mois d’octobre 2018.
Créé en 1991 et basé à Guatemala City, capitale du Guatemala, le PARLACEN compte l’adhésion de six États membres : le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Panama et la République dominicaine.
Le Maroc est d’ailleurs membre observateur de la SICA (Système d’intégration d’Amérique centrale) qui réunit le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Panama et le Costa Rica. Des discussions sont en cours entre les deux parties en vue de l’établissement d’une zone de libre-échange. Pour rappel, en octobre 2016, le roi Mohammed VI avait nommé un ambassadeur dans la région.