Parallèlement aux discussions menées au Parlement européen autour de l’accord agricole et de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, le Front Polisario fait appel, encore une fois, à la menace de saisir la justice européenne. Ce weekend, le secrétariat général du Front a déclaré, dans un communiqué, qu’il utiliserait tous les moyens disponibles, y compris le recours à la justice européenne, pour défendre ce qu’il considère comme les «droits du peuple sahraoui et sa souveraineté».
Le Front a appelé les gouvernements de l’UE à «mettre immédiatement fin» aux discussions, rappelant les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne de 2016 et 2017 concernant les accords commerciaux signés entre le Maroc et les Vingt-Sept. Il s’est décrit comme étant «le seul représentant du peuple sahraoui», ajoutant que tout accord concernant le Sahara occidental «devrait être négocié avec le Polisario». L’occasion de critiquer ouvertement la France et l’Espagne pour «leur rôle dans la signature d’accord entre le Maroc et l’UE incluant le Sahara occidental». Une «atteinte au droit européen, international et humanitaire», ajoute le Front.
Celui-ci a considéré que «les efforts européens visant à intégrer le Sahara occidental dans les accords commerciaux avec le Maroc entravent les efforts incessants de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Horst Köhler qui ont permis une nouvelle dynamique dans le cadre du règlement de ce conflit». Pour rappel, la CJUE avait estimé, en juillet 2018, que le Front Polisario n’a pas la qualité pour réagir sur les accords entre le Maroc et l’UE. «Il convient de rappeler que, en effet, le requérant (le Front Polisario, ndlr) ne peut valablement prétendre avoir qualité pour agir», avait-elle estimé, répondant à une énième saisine du mouvement séparatiste.