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Grand Angle

Migration : Les millions d’euros promis par l’UE au Maroc ne sont pas arrivés

Consuelo Rumi, secrétaire d’Etat espagnole chargée des Migrations, est très remontée contre la «bureaucratie européenne» qu’elle accuse de retarder l’octroi au Maroc d’une aide financière. Elle ne souhaite pas que ce retard offre une «excuse» au royaume pour ne pas collaborer dans la lutte contre les réseaux d’immigration illégale.

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Consuelo Rumi, secrétaire d'Etat espagnole aux affaires migratoires / Ph. DR.
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Le vendredi 14 décembre, la Commission européenne annonçait, dans un communiqué, un soutien financier supplémentaire au titre de l’exercice 2018 pour le Maroc, dans sa lutte contre l’immigration. Néanmoins, un membre du gouvernement Sanchez a apporté hier un autre son de cloche totalement différent de celui de la CE.

Consuelo Rumi, secrétaire d’Etat espagnole chargée des Migrations, a affirmé que Rabat n’a pas encore reçu les 140 millions promis par Bruxelles pour cette année. La responsable pointe, dans une interview accordée au quotidien El Pais, «la bureaucratie européenne qui s’est exacerbée». «Depuis le mois de septembre, nous nous sommes mobilisés à tous les niveaux afin que l’Europe comprenne (la nécessité d’appuyer le Maroc), que des visites ont été effectuées, que tout a été signé et que jusqu’à présent l’argent n’est pas arrivé», a-t-elle déploré.

«Ne pas donner une excuse au Maroc pour ne pas collaborer»

Visiblement très remontée contre les services de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, la responsable gouvernementale a annoncé qu’elle «prépare un voyage à Bruxelles, car il ne s’agit pas d’un problème espagnol mais européen et il va falloir qu’il soit bien compris». Pour Consuelo Rumi, «l’Europe doit respecter ses engagements». Et d’expliquer que la majorité des migrants qui arrivent clandestinement en Espagne n’ont pas l’intention d’y rester définitivement.

Si Consuelo Rumi parait remontée contre la «bureaucratie européenne», c’est uniquement pour ne «pas donner au Maroc une excuse pour ne pas collaborer» dans la lutte contre les réseaux d’immigration illégale, fait-elle savoir.

«Ils [les responsables marocains, ndlr] demandent une série d’instruments qui ne semblent pas aussi exagérés, compte tenu des milliards que l’Europe a alloués à la Turquie en 2015», a-t-elle reconnu. Il y a trois ans, Ankara avait en effet contraint l’Union européenne de lui accorder 6 milliards d’euros en échange de freiner la migration irrégulière à travers la mer Egée.

En se faisant l’avocat du Maroc auprès des instances européennes, Consuelo Rumi ne fait que perpétuer une tradition en Espagne. En février 2017, l’ancien chef du gouvernement, Mariano Rajoy n'avait tari d'éloges sur la «coopération» marocaine dans la protection de son pays face aux flux migratoires, soulignant qu’elle «bénéficie à l’ensemble des Européens».

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