Jeunes & Politique : les Marocains seraient «mobilisés» mais «inquiets»

«Mobilisés», «inquiets» mais «pas radicaux». Les jeunes au Maroc seraient beaucoup plus attentifs à la politique intérieure que leurs ainés. L’intérêt des  jeunes ne date pas seulement du printemps arabe, mais depuis bien avant. En tout cas, c’est ce qui ressort d’une étude effectuée par l’Institut Thomas More, en partenariat avec la société Tendances Institut. Une étude qualitative menée sur 300 blogs sélectionnés pour leur notoriété. «Nous ne posons pas de question […], mais observons les discours spontanés» explique Nathalie Brion, présidente de Tendances Institut au quotidien les Echos. 

Mais que veulent les jeunes ?  

L’attention des jeunes n’est pas accaparée par un parti particulier, et les opinions sont très diversifiées. La question économique est largement traitée dans les blogs également : les jeunes se demandent si le gouvernement serait capable de les prendre en compte dans sa politique. Les jeunes seraient moins interpellés par les élections en elles-mêmes et leur déroulement mais leurs inquiétudes portent sur par ce qui se passera ensuite. «Ils sont en attente de «régulations plus sévères sur la corruption, de plus de transparence et aspirent à plus de justice sociale» selon les termes de l’étude.
D'après l’avant-goût de l’étude dévoilé, la jeunesse au Maroc exprimerait «un réel intérêt pour l’ensemble des partis et manifeste plusieurs attentes quant aux programmes des partis sur le fond.».

Le PJD en chute libre ?

Chose insolite, le Parti islamiste Justice et développement (PJD) serait en perte de notoriété auprès des jeunes. Il serait considéré comme «archaïque et peu en phase avec une société qui se définit elle-même comme moderne» et est même jugé comme «potentiellement dangereux». Selon l’étude «la société marocaine semble tenir aux avancées politiques dont elle a bénéficié, notamment en matière de libertés individuelles».
Un constat à prendre avec précaution quand on apprend que les 250 000 mots analysés sur les blogs marocains étaient exclusivement écrits en français. Les bloggeurs arabophones ainsi que leurs lecteurs n’ont donc pas été pris en compte dans l’établissement de ses conclusions. Ce qui fausse les données, notamment concernant la popularité du PJD. La totalité de l’étude sera publiée le 14 novembre prochain, à une dizaine de jours des élections législatives anticipées.