2011 a-t-il sonné le glas de la morosité du football marocain ? Il semble que oui, si l’on considère tout ce que le Maroc a enregistré de positif au cours de cette année. Le changement de statut du championnat national, désormais professionnel, est l’un des premiers aspects positifs à relever. Avec une gestion sportive et administrative plus transparente exigée à ses clubs, le Maroc est rentrée dans le club très fermé des championnats professionnels du continent. Sa perception au niveau international s’en trouve ainsi améliorée.
La mise à niveau du championnat n’a pas été l’unique bonne nouvelle pour le football marocain cette année. 2011 a également été l’année de l’aboutissement de grands projets. Il a ainsi vu les Grands stades de Tanger et de Marrakech être inaugurés. Disposant chacun de 45 000 places, ces stades ont confirmé la capacité du Maroc à abriter de grandes manifestations sportives.
Sur ce plan, l’année 2011 a également apporté de bonnes surprises. En janvier, la Confédération africaine de football (CAF) a décidé d’octroyer l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2015 au Maroc, qui a abrité l’épreuve une seule fois dans son histoire, en 1988. Plus récemment, c’est le Maroc qui a été désigné pour abriter la coupe d’Afrique pour la catégorie des «Moins de 23 ans», qui servira aussi de tournoi de qualification pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012. La série de bonnes nouvelles ne s’arrête pas là, car, le Maroc, unique candidat à l’organisation de la coupe du monde des clubs en 2013 et en 2014, pourrait recevoir l’aval de la FIFA en décembre prochain. Selon Moncef Belkhayat, ministre des Sports, les choses seraient en bonne voie.
Du succès sur les terrains
Il faut souligner que c’est sur le terrain que le retour au premier plan du football marocain a été le plus palpable. 2011 a ainsi marqué la reprise en main d’une équipe nationale, longtemps décriée, mais qui aujourd’hui fait à nouveau rêver. Sous la houlette d’Eric Gerets, Les Lions de l’Atlas ont retrouvé fière allure.
Le technicien belge a ramené l’équipe nationale dans l’élite des nations africaine de football, alors que le Maroc a enchaîné les mauvais résultats en coupe d’Afrique après sa finale perdue contre la Tunisie en 2004. Absents de l’édition de 2010, les Lions de l’Atlas sont aujourd’hui parmi les équipes à craindre lors d’une CAN 2012, marquée par les absences de plusieurs ténors comme l’Egypte, le Cameroun, et le Nigéria. Alors qu’il était au début de sa mission comme un mercenaire de plus, venu se faire les poches au Maroc, Eric Gerets est désormais celui qui a permis à des millions de Marocains de retrouver foi en leur équipe nationale. Nombreux sont d’ailleurs ceux qui pronostiquent une victoire finale des Lions de l’Atlas en 2012, une chose impensable il y a encore un an.
L’équipe nationale n’a pas été la seule à produire des résultats. On a pu observer cette année, les belles prestations des clubs marocains dans les compétitions continentales. La victoire du FUS de Rabat en Coupe de la CAF en 2010, semble avoir servi d’électrochoc aux clubs marocains engagés dans les compétitions africaines, qui s’y appliquent mieux. A l’exception du Raja, le WAC et le MAS de Fès ont réalisé de bons parcours cette année. Le WAC est ainsi devenu le premier club marocain à de se qualifier pour une finale de Ligue des champions depuis 2002. Pourtant, les Rouges reviennent de loin. Eliminés par le TP Mazembé, en huitièmes ils ont en effet été repêchés par la CAF suite à la disqualification des Congolais, pour une affaire de transfert douteux. Leurs bons résultats dans la compétition leur ont donné raison par la suite. Aujourd’hui, ils sont à la porte d’un deuxième sacre continental.
De son côté, le MAS, aligné en Coupe de la CAF, a également réalisé un bon parcours. Invaincu en phase de groupe, les Fassis ont terminé en tête de leur groupe. S’ils ont compromis leurs chance de succéder au FUS au palmarès de la compétition, après leur défaite en demi-finale aller contre les Angolais de l’Interclube (2-1) ils ont encore une chance de se qualifier pour la finale s’ils remportaient le match retour sans encaisser.
Une chose est sûre, même si aucun de ces clubs ne s’imposait, on aura rarement vu le Maroc briller autant sur la scène continentale. De quoi laisser espérer le futur radieux auquel le football marocain a longtemps été promis.