La hausse des frais d’inscription en France pour les étudiants extra-européens, une stratégie hasardeuse ? C’est ce que pense la Cour des comptes dans un rapport mis en ligne ce vendredi 23 novembre.
Dans une sous-partie intitulée «L’hypothèse risquée d’une augmentation des droits pour les seuls étudiants étrangers», la Cour rappelle que «les droits d’inscription à l’université sont identiques, quelle que soit la nationalité de l’étudiant. Les étrangers sont soumis aux mêmes droits d’inscription que les étudiants français pour les formations préparant aux diplômes nationaux à l’université».
De pair avec une amélioration du service offert aux étudiants concernés
Mais voilà, l’annonce, lundi 19 novembre, de la Stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux, va changer la donne. «Compte tenu du faible nombre d’étudiants concernés in fine après prise en compte des multiples facteurs d’exonération, une augmentation des droits d’inscription circonscrite aux seuls étudiants non européens, au motif notamment que ces derniers viennent faire des études en France de manière temporaire et ne contribueront donc pas à l’avenir au financement de l’enseignement supérieur via l’impôt, n’apporterait donc un financement complémentaire significatif que dans l’hypothèse d’une progression très importante des droits, tendant à les rapprocher du coût réel des formations, ce qui pourrait entrainer un fort effet d’éviction, diminuant d’autant le produit attendu d’une telle hausse», indique la Cour des comptes dans son rapport.
«Se poserait par ailleurs la question des services offerts aux étudiants étrangers en termes d’accompagnement et de qualité des formations proposées», ajoute le document. «Sans qu’il soit question de fléchage des recettes, une hausse éventuelle des droits d’inscription pour les étudiants étrangers devrait aller de pair avec une amélioration du service offert à ces étudiants», souligne-t-il.
Pour rappel, selon Campus France, six pays africains sont dans la liste des dix qui envoient le plus d’étudiants en France dont le Maroc. D’ailleurs, rien que l’année dernière, la France a accueilli 39 855 étudiants marocains pour l’année universitaire 2017-2018, occupant ainsi la première place.
«Plus globalement, 45% des étudiants étrangers présents en France sont originaires du continent», indique Campus France. Un chiffre qui risque de baisser en cas d’augmentation des frais d’inscription annoncée dès la rentrée prochaine.